Selon une nouvelle étude, les vaccins Moderna et Pfizer pourraient offrir une immunité plus longue que prévu

A. L.
Publié le 28 juin 2021 à 20h21, mis à jour le 28 juin 2021 à 22h02
Selon une nouvelle étude, les vaccins Moderna et Pfizer pourraient offrir une immunité plus longue que prévu
Source : PATRICK T. FALLON / AFP

RECHERCHES - Des scientifiques rapportent dans une nouvelle étude publiée dans la revue Nature que les cellules immunitaires seraient toujours prêtes à combattre le virus, des mois après leur inoculation.

Selon une nouvelle étude publiée dans Nature, les vaccins fabriqués par Pfizer et Moderna pourraient déclencher dans l'organisme une réaction immunitaire durable permettant d'assurer une protection contre le coronavirus pendant des années. Ces derniers résultats viennent s'ajouter aux preuves de plus en plus nombreuses que la plupart des personnes vaccinées avec la technique à ARNm pourraient ne pas avoir besoin d'un rappel vaccinal. De même pour les personnes qui se sont remises du Covid-19 avant d'avoir été vaccinées, même si le virus se transforme de manière significative. 

De précédentes études suggéraient que l'immunité pouvait durer des années, voire toute une vie, chez les personnes infectées par le coronavirus et vaccinées par la suite. Mais il n'était pas clair si la vaccination seule pouvait avoir un effet aussi durable. 

C'est la question à laquelle s'est donc attelée Ali Ellebedy, immunologiste à l'université Washington à Saint Louis, aux États-Unis, et ses collègues. L'équipe a recruté 41 personnes - dont huit avaient des antécédents d'infection par le virus - qui ont été vaccinées avec deux doses du vaccin Pfizer-BioNTech. Chez 14 de ces personnes, l'équipe a prélevé des échantillons de ganglions lymphatiques, à trois, quatre, cinq, sept et 15 semaines après la première dose.

Une réaction immunitaire forte quatre mois après

En effet, après une infection ou une vaccination, ce sont dans les ganglions lymphatiques que se forment une structure spécialisée, appelée centre germinatif. Dans cette structure, les cellules B, des globules blancs particuliers chargés de la défense immunitaire, deviennent de plus en plus sophistiquées et apprennent à reconnaître un ensemble diversifié de séquences génétiques virales.

Lors de l'étude, l'équipe d'Ali Ellebedy a noté que 15 semaines après la première dose du vaccin, le centre germinatif était toujours très actif chez les 14 personnes de l'étude. "Habituellement, au bout de quatre à six semaines, il ne reste plus grand-chose", estime Deepta Bhattacharya, immunologiste à l'université d'Arizona au New York Times

Mais pour les personnes vaccinées ou infectées par le Covid, les centres germinatifs, stimulés par les vaccins à ARNm sont "toujours en activité, après des mois, et il n'y a pas beaucoup de déclin chez la plupart des gens".

Il reste cependant difficile de prévoir la durée exacte de la protection conférée par les vaccins à ARNm. Celle-ci pourrait en théorie durer toute la vie, selon les experts. Mais cette hypothèse se vérifierait seulement dans le cas où le virus et ses variants n'évoluent pas au-delà de leurs formes actuelles. Au vu de la situation de la pandémie dans le monde, cela n'est pas garanti.  


A. L.

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