COVID - Le chef de l'État s'est exprimé sur la stratégie sanitaire française à l'issue du premier jour du Conseil européen. Il a assumé le refus de reconfiner le pays en janvier mais n'exclue aucune mesure pour les semaines "difficiles" qui doivent venir.
S'il a assumé "sans mea culpa" le choix de ne pas reconfiner le pays en janvier, Emmanuel Macron a plaidé pour "l'humilité" et le "pragmatisme" lors de sa prise de parole à l'issue du premier jour du Conseil européen. "Dans les prochains jours et semaines, nous aurons des nouvelles mesures à prendre, tous ensemble" contre l'épidémie de Covid-19, a-t-il déclaré.
"Les semaines qui viennent seront difficiles" a-t-il reconnu en allusion à la forte dégradation de la situation sanitaire en France. "Nous prendrons toutes les mesures utiles en temps et en heure", a temporisé Emmanuel Macron qui compte aussi sur une embellie liée à la campagne de vaccination alors que de nombreux médecins appellent le président à prendre des mesures beaucoup plus forte, comme un confinement strict, pour stopper la troisième vague. "Les perspectives qui sont les nôtres grâce à la vaccination doivent nous conduire à ensemble, le faire avec beaucoup d'esprit de responsabilité et de respect mutuel", a-t-il affirmé.
Une situation épidémique qui se dégrade sur tout le territoire
Pas d'annonce immédiate, mais beaucoup d'incertitudes. Lors de sa conférence de presse, quelques heures avant la prise de parole du président de la République, Olivier Véran, ministre de la Santé, a reconnu que "la tendance n'est pas bonne". Mais il a justifié l'idée de ne pas imposer de confinement strict dans les départements les plus touchés par la circulation du virus, mettant en avant "l'acceptabilité" pour les Français, "épuisés de lutter sans relâche depuis un an".
4 709 patients en réanimation
"La pression hospitalière, déjà forte, va continuer de monter dans les prochains jours", a-t-il prévenu, rappelant que "le profil des patients [hospitalisés] change : plus jeunes et parfois sans comorbidités". Quelque 408 malades sont entrés en réanimation en France lors des dernières 24 heures, portant le nombre total de malades dans les unités de soins intensifs à 4.709, selon les chiffres de Santé publique France publiés jeudi.
La situation est particulièrement préoccupante en Ile-de-France. "Dans la région, plus de 1.400 lits [de réanimation] sont déjà occupés par ces malades". L'objectif est de parvenir à 2.250 lits de réanimations en Ile-de-France pour les patients atteints de Covid-19. Pour cela, "entre 35 et 40% des activités programmées ont été reportées, et à terme, ce sont sans doute 80% des activités qui devraient être déprogrammées", a précisé Olivier Véran.
La fermeture des écoles "en dernier recours" seulement
Concernant l'épineuse situation des écoles, dont l'ouverture est de plus en critiquée, le gouvernement reste sur une ligne ferme. Hors de question de les fermer pour le moment. "La fermeture des écoles est une décision de dernier recours, que nous voulons à tout prix éviter parce que nous savons qu'elle a des conséquences très lourdes sur le développement des enfants et sur le quotidien des parents", a expliqué Olivier Véran. "Être parvenus à maintenir les écoles ouvertes sera une force pour la jeune génération", a-t-il estimé.
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Le ministre de la Santé a néanmoins affirmé que le ministère de l'Éducation nationale travaille "à des protocoles sanitaires renforcés, en sus de deux déjà mis en place dans tous les établissements scolaires". Sans pour autant donner de précisions sur ce que pourraient être ces nouvelles mesures.