Troisième dose : contrairement aux deux premières, le "booster shot" efficace dès 48h

Publié le 18 novembre 2021 à 14h23, mis à jour le 19 novembre 2021 à 8h56

Source : TF1 Info

EFFET - Près de cinq millions de Français ont reçu leur dose de rappel. Si l'efficacité optimale des premières et deuxièmes injections ne survient que dans les sept à douze jours, la réponse immunitaire est concernant la troisième quasi immédiate, souligne Jean-François Delfraissy.

Près de "5 millions de Français ont réalisé leur rappel" à ce jour, s’est félicité ce jeudi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal sur LCI. Mais la bataille est loin d'être gagnée alors que 7,7 millions de personnes y sont éligibles. Or, aux prémices d'une "cinquième vague de l’épidémie, avec un nombre de contaminations, une incidence qui progresse très rapidement, de l’ordre de 40 à 50 % par semaine depuis maintenant deux semaines", comme il affirmait en point presse post-Conseil des ministres, l'enjeu est de taille pour éviter de nouvelles tensions hospitalières dans les semaines à venir. 

Il l'est sans doute d'autant plus que cette troisième injection, aussi dénommée "booster shot" et destinée à renforcer la protection immunitaire conférée par les deux premières doses, agit quasi instantanément. 

Un boost "immédiat"

"Il faut continuer à vacciner", a déclaré ce mercredi sur LCI le président du conseil scientifique Jean-François Delfraissy insistant sur le fait que le vaccin "fait le job sur la protection contre les formes graves et sévères, et c'est ça qui est important", avec un même constat pour la troisième dose chez les plus âgés. "Quand on reçoit un rappel, il est efficace 48 heures plus tard. Il y a un boost de l'immunité qui est immédiat."

Du point de vue scientifique, un consensus existe autour de cette dose de rappel pour les personnes dites "immunodéprimées", c'est-à-dire au système immunitaire affaibli. Des études ont en effet montré que malgré la vaccination, leur organisme ne produisait pas suffisamment d'anticorps (principal critère pour évaluer l'efficacité des vaccins). Même si on a moins de données, le raisonnement est identique pour les personnes âgées, dont le système immunitaire est rendu moins efficace par le vieillissement. 

Pour le moment sont éligibles à cette dose de rappel les résidents des Ehpad, les personnes de plus de 65 ans, les personnes à très haut risque de forme grave (présentant des comorbidités, immunodéprimées...). Depuis début octobre sont aussi concernés les professionnels de santé, les pompiers, les proches de personnes immunodéprimées. À partir de décembre, ce sera aussi le cas des plus de 50 ans. Cette dernière doit être administrée 6 mois après la dernière injection de vaccin.

... contrairement aux deux premières injections

Si la troisième, appelée "booster", vient donc renforcer encore la réponse immunitaire, c'est la première dose qui "active" notre système immunitaire quand la seconde, elle, agit comme un rappel, une "consolidation". Or pour rappel, concernant ces deux premières injections, les premiers effets protecteurs ne surviennent pas avant une semaine d'après les études. 

Dans le détail, concernant le vaccin Pfizer, la première dose ne commence réellement à protéger le vacciné que deux semaines après l'injection, quand la seconde, d'après une étude menée en Israël, et publiée dans la revue The Lancet début mai se révèle "hautement efficace" sept jours après. S'agissant du vaccin Moderna, la protection "commence 14 jours après la première dose", selon l'Organisation Mondiale de la Santé, tandis que l'efficacité du vaccin est complète deux semaines après l'injection de la seconde dose, moment où une personne est considérée comme "complètement vaccinée" explique le Centre américain pour le contrôle des maladies (CDC). 

Bond du taux d'anticorps évident

Dès la publication des données préliminaires sur les effets d'une troisième dose de Pfizer, un bond du taux d’anticorps anti-Covid avait été mis en évidence, d’un facteur cinq à dix chez les adultes entièrement vaccinés, avait détaillé à l'époque Mikael Dolsten, responsable de la recherche et du développement chez Pfizer auprès de l’agence de presse américaine Associated Press. Cet été, une première étude israélienne constatant les effets bénéfiques sur les personnes âgées, avait d'abord conclu à "une diminution de 11,4 fois du risque relatif d'infection confirmée, et une diminution supérieure à 10 fois du risque relatif de maladie grave", dans les "douze jours ou plus après la dose de rappel". 

Selon le Pr Delfraissy "on sera amenés très probablement à aller vers une troisième dose" de vaccin "en population générale". Interrogé à ce sujet sur Europe 1, le "Monsieur vaccination" du gouvernement, le Pr Alain Fischer, a, lui, indiqué que "sans doute viendra le moment du rappel, chaque chose en son temps", la troisième dose pour toute la population étant "très probable". Estimant que "le problème, ce n'est pas un problème d'âge en réalité" mais "qu'au bout de six à sept mois, les anticorps baissent", l'infectiologue Benjamin Davido a de son côté considéré la semaine dernière sur CNews que "ce boost d'immunité permettrait clairement l'arrêt de contaminations entre vaccinés".


Audrey LE GUELLEC

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