INQUIÉTUDES - Au niveau national, "la tendance n'est pas bonne", a admis le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, dimanche, reprenant les mots prononcés par Olivier Véran samedi à Nice. Quels sont les indicateurs qui l'attestent ?
Faux espoir ? Certains indicateurs, à la baisse depuis plusieurs semaines, semblaient traduire une certaine accalmie sur le front de l'épidémie, à commencer par le taux de reproduction tombé en dessous de 1, signe que l'épidémie ralentit. "La tendance sur les trois derniers jours n'est pas bonne, elle n'est plus bonne", a depuis averti le ministre de la Santé en déplacement à Nice, où le virus circule très activement.
"Ce qu'on observe depuis 2-3 jours, c'est que les chiffres remontent un peu. Il y a une situation difficile, extrêmement fragile au niveau national", a de son côté reconnu Gabriel Attal, invité ce dimanche de l'émission Le Grand Jury LCI-RTL-Le Figaro. De fait, du nombre quotidien de nouvelles contaminations au taux de positivité en passant par les hospitalisations, certains indicateurs ont enregistré une légère hausse au niveau national, durant le week-end. Localement, d'autres indicateurs tels que le taux d'incidence ou le taux de pénétration des variants, ont aussi de quoi interpeller. On fait le point.
Nouvelles contaminations et taux de positivité
22.046 nouvelles contaminations par le coronavirus ont été enregistrées dimanche, contre 22.371 nouveaux cas dépistés la veille, a indiqué Santé publique France. À titre de comparaison, cet indicateur, qui se situait en dessous de la barre des 20.000 par jour depuis plusieurs jours, faisait état de 16.546 nouvelles contaminations dimanche dernier.
Le taux de positivité des tests (pourcentage de personnes testées positives sur l'ensemble des personnes testées), qui s'établissait à 5,9% de lundi à mercredi, poursuit lui aussi sa remontée, à 6,3%, a en outre indiqué l'agence sanitaire.
Hospitalisations et admissions en réanimation
Par ailleurs, la pression hospitalière reste élevée, et le nombre d'hospitalisations a lui aussi légèrement augmenté ce week-end, avec 25.464 patients atteints du Covid-19 hospitalisés dimanche (contre 25.269 samedi), dont 3.392 en réanimation (contre 3.369 la veille). Au cours des sept derniers jours, 9.362 personnes positives au coronavirus ont été admises à l'hôpital, dont 1.807 dans les services de réanimation.
Des taux d'incidence élevés et/ou en hausse
C'est dans les Alpes-Maritimes, où de nouvelles restrictions ont été annoncées ce lundi, que le taux d'incidence, "le plus élevé de France" (588 pour 100.000 habitants), inquiète le plus. Cet indicateur est particulièrement élevé dans la métropole niçoise, avec plus de 700 cas positifs pour 100.000 habitants, soit plus de trois fois la moyenne nationale (190). Même niveau d'inquiétude à Dunkerque, dans le Nord, où le taux d'incidence était estimé cette semaine à 658 cas pour 100 000 habitants. À l'échelle du département, cet indicateur a connu un net rebond grimpant de plus de 10% entre la semaine du 1er février et celle du 8 février pour plafonner aujourd’hui à 235 cas pour 100 000 habitants.
En Moselle, également confrontée à une flambée épidémique, le taux d'incidence est là encore particulièrement élevé, à 283 pour 100.000 habitants, contre 175 pour le Grand Est. Des chiffres proches de ceux rapportés en région francilienne, et notamment à Paris où le taux d’incidence ne cesse de grimper (256 cas pour 100 000 habitants au 18 février) ou dans le Val-d'Oise (254,7) et le Val-de-Marne (251,9). Mais aussi dans d'autres départements dont les Hautes-Alpes (250 cas pour 100 000 habitants), les Bouches-du-Rhône (346), l'Aisne (262,3), ou l'Occitanie, seul département de Haute-Garonne à afficher un taux d'incidence supérieur à 200 (209,9).
Taux de pénétration des variants
Enfin dans un contexte de forte progression des variants, le taux de pénétration de certains d'entre eux, plus contagieux, a aussi de quoi préoccuper. À Dunkerque notamment, aux portes de l'Angleterre, la souche britannique représente désormais au moins 72% des cas, selon les précisions d'Olivier Véran jeudi dernier. Dans les Alpes-Maritimes, selon les derniers chiffres publiés par Santé publique France, environ 30 à 50% des cas qui sont détectés sur place cas détectés seraient liés au variant anglais. En Moselle, "plus d'un tiers des cas en circulation serait d'origine sud-africaine", selon les précisions du ministre de la Santé devant l'Assemblée nationale, le 17 février dernier. C'est le "seul endroit du territoire" où un tel taux est observé.
Mais dans la région francilienne aussi, le taux de pénétration des variants est en augmentation. Selon le directeur de l’AP-HP, il atteindrait même "45 à 50 %", contre "15 à 20 %" début février, comme le disait à l'époque Rémi Salomon, président de la Commission médicale de l’AP-HP. D'autres régions se sont alarmées ces derniers jours de voir le variant britannique devenir majoritaire. C'est notamment le cas en Bretagne, où il représente désormais jusqu’à 3 contaminations sur 5, avec toutefois de grandes disparités selon les départements, a précisé Santé Publique France.
Pour rappel, d'après les projections de l'Inserm, le variant "britannique" pourrait devenir dominant en France la dernière semaine de février ou la première semaine de mars, avec de grandes disparités régionales.
Classes et écoles fermées
Enfin, le bulletin hebdomadaire du ministère de l'Education nationale vient témoigner d'une circulation toujours active du virus à l'école, bien qu'une partie des établissements soient fermés en raison des vacances scolaires. Selon les derniers chiffres du ministère de l'Éducation nationale, publiés ce vendredi, 1.195 classes sont ainsi fermées en raison de cas positifs et 66 établissements scolaires. À titre de comparaison, le 5 février dernier, 934 classes étaient fermées et 105 établissements fermés mais ces chiffres comptabilisaient alors les huit académies de la zone A et les cinq de la zone C, qui sont en vacances depuis.
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