Covid-19 : Dépression, pensées suicidaires… La santé mentale des étudiants mise à mal par les confinements

Publié le 9 novembre 2021 à 11h01

Source : TF1 Info

ÉTUDE - Selon des travaux publiés ce mardi par l'Inserm, les étudiants ont vu leur santé mentale se dégrader plus rapidement que les autres catégories de la population durant les différents confinements décrétés pour endiguer la pandémie de Covid-19.

La santé mentale à nouveau au cœur des préoccupations. En 2020, Emmanuel Macron a, par deux fois, confiné le pays pour lutter contre le Covid-19 et la surcharge hospitalière. Si les vagues ont finalement été endiguées, ces lourdes restrictions ont laissé des traces, y compris dans les têtes.

Le président de la République, qui doit à nouveau prendre la parole ce mardi 9 novembre au soir à 20h (à suivre sur TF1 et LCI), ne devrait, cette fois, annoncer aucune mesure de confinement. De quoi rassurer la population, et surtout les étudiants. Car la santé mentale de ces derniers s'est particulièrement dégradée depuis l'apparition du coronavirus.

Selon une étude publiée ce mardi par l'Inserm et l'université de Bordeaux, cette catégorie de la population a payé un lourd tribut aux différents confinements ordonnés en France l'an dernier. Entre mars 2020 et janvier 2021, les chercheurs ont recruté plus de 3700 participants – des étudiants et des non-étudiants – afin de connaître l'impact des restrictions sur leur santé mentale. D'après les résultats obtenus, "les étudiants sont plus touchés que les non-étudiants".

Des symptômes dépressifs pour la moitié des étudiants lors du deuxième confinement

Dans le détail, plus d'un tiers d'entre eux (36,6%) ont déclaré ressentir des symptômes dépressifs durant cette période, contre 20,1% pour les non-étudiants. Le constat est le même pour les symptômes d'anxiété (27,5% pour les étudiants contre 16,9%) et même pour les pensées suicidaires (12,7% contre 7,9%).

Selon les scientifiques, cette dégradation de la santé mentale des étudiants a été particulièrement marquée durant le deuxième confinement. En novembre 2020, lors de la deuxième vague, plus de la moitié des étudiants ressentaient des symptômes dépressifs, contre un quart du reste de la population, selon les auteurs. Durant le premier confinement, en mars, avril et mai 2020, 36% des étudiants avaient rapporté de tels symptômes.

"L'écart s'est encore plus creusé avec le deuxième confinement"

"Notre étude démontre qu'il existe d'importantes inégalités de santé mentale entre ces deux groupes, et que l'écart s'est encore plus creusé avec le deuxième confinement", note Mélissa Macalli, l'un des chercheuses ayant participé à l'étude. "La vulnérabilité des étudiants n'a probablement pas une cause unique, mais l'isolement et la solitude ont certainement beaucoup pesé."

Christophe Tzourio, co-auteur de ces travaux, note de son côté que "ce problème ne sera pas résolu simplement parce que les confinements ont cessé". Il prévient que certains symptômes pourraient "s'aggraver au cours du temps avec les risques de décrochage des études, de dépression, voire des comportements suicidaires dans le pire des cas".

Pour limiter les conséquences sur la santé mentale, une application, "co-créée avec étudiants et professionnels de santé", va être testée afin "d'aider ceux qui en ont besoin à franchir le pas en sollicitant de l'aide de professionnels". "Pour ceux qui le souhaitent, elle leur permettra de mieux évaluer leur propre niveau de stress, d'anxiété et de dépression au cours du temps", détaille enfin Mélissa Macalli.


Idèr NABILI

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