INSPECTION - Des "caméras intelligentes" permettant de contrôler le port du masque seront utilisées pour le concert-test qui doit avoir lieu le 29 mai prochain à Paris.
Un événement scruté de près. Après plus d'un an sans concert, le groupe Indochine sera le premier à rejouer sur scène le 29 mai prochain à l'AccorHotels Arena de Paris. Ce concert-test pourra accueillir jusqu'à 5000 personnes masquées, mais servira surtout de test à l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) pour mesurer les risques de diffusion du Covid-19 dans une salle fermée, ainsi que les comportements des spectateurs.
"Obtenir des statistiques anonymes précises"
L'AP-HP annonce avoir signé un contrat avec la start-up Datalakab, co-fondée par Franck Tapiro, l'ancien conseiller de la communication de Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle de 2007. Concrètement, plusieurs caméras seront installées dans la salle. Elles seront chargées de vérifier si le masque est correctement porté.
"Ce dispositif permettra d'obtenir des statistiques anonymes précises, objectives et actualisées sur le taux de personnes portant correctement leur masque (pas de masque, mal porté, bien porté) pendant toute la durée de l'événement", indique l'AP-HP.
À l'issue du concert, les équipes de l'AP-HP recueilleront le taux de contamination des 5000 personnes présentes au concert. Les données seront ensuite comparées avec celles d'un autre groupe, composé de 2500 personnes, qui n'auront pas assisté à l'événement.
Toutes ces personnes seront testées dans les 72 heures précédant le concert, puis sept jours après. Les résultats de l'étude, appelée "SPRING", seront ensuite dévoilés fin juin.
Les réserves de la Cnil
Ce n'est pas la première fois que l'entreprise Datakalab fait parler d'elle. Dès 2020, elle avait noué des partenariats avec la ville de Cannes ou la RATP pour faire respecter le port du masque dans les transports en commun. Une idée vite rejetée par la Cnil, qui, le 17 juin 2020, s'était vivement opposée au projet.
"Leur développement incontrôlé présente le risque de généraliser un sentiment de surveillance chez les citoyens, de créer un phénomène d’accoutumance et de banalisation de technologies intrusives, et d’engendrer une surveillance accrue, susceptible de porter atteinte au bon fonctionnement de notre société démocratique", avait alors estimé le gendarme de la protection des données.
Malgré ces réticences, le gouvernement adoptait en mars dernier un décret autorisant le recours à ces "caméras intelligentes" dans les transports en commun, sans droit d'opposition. À noter cependant que le texte de loi fait uniquement mention des transports en commun et n'a donc, pour l'instant, pas vocation à s'appliquer aux salles de concert.
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TF1 Info