Covid-19 : symptômes, progression en France... Ce que l'on sait des variants Pirola et JN.1

par A. LG
Publié le 20 novembre 2023 à 21h01, mis à jour le 20 novembre 2023 à 21h20

Source : JT 20h WE

Le variant BA.2.86, qui poursuit sa progression en France, pourrait prochainement devenir majoritaire.
Selon les autorités sanitaires, il représente désormais au moins 13% des cas recensés.
Une progression avant tout portée par l'un des six sous-lignages : JN.1.

À quelques semaines de l'hiver et des fêtes de fin d'année, faut-il redouter une nouvelle vague de Covid-19 dans l'Hexagone ? "L'épidémie de Covid-19 est là, elle existe", a confirmé le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, la semaine dernière, se voulant toutefois rassurant. "Elle a un faible impact sur les urgences, sur SOS Médecins, et on a surtout une campagne de vaccination" avec "aujourd'hui 3,2 millions de personnes qui sont vaccinées", avait-il poursuivi au micro de Sud Radio le 14 novembre dernier, tout en mentionnant "une veille active".

Si le virus a commencé à refaire surface dans l'Hexagone au cœur de l'été dernier sous l'impulsion de plusieurs variants, dont EG.5, c'est désormais le sous-variant d'Omicron, le BA.2.86, détecté à la fin du mois d'août, qui concentre l'attention. Tout comme son descendant : JN.1. 

Où en est la progression du virus ?

Également surnommé Pirola, BA.2.86 avait été classé par l'OMS dans la catégorie des souches sous surveillance en raison du très grand nombre (supérieur à 30) de mutations de la protéine Spike qu'elle porte. Si les indicateurs épidémiques restent globalement stables à ce stade, ce dernier continue d'augmenter en France et représente près de 13% des séquences interprétables de la dernière enquête Flash contre 9% pour la précédente, détaille le dernier bulletin épidémiologique relayé par le ministère de la Santé ce 15 novembre. 

Pour l'heure, le variant le plus détecté en France, reste EG.5 aussi surnommé Eris, qui représente toujours avec (ses sous-lignages inclus) 41% des séquences interprétables (contre 45% une semaine plus tôt)). 

Comment l'expliquer ?

Selon les autorités sanitaires, la progression du Covid actuellement observée en France est avant tout portée par l'un des six sous-lignages du variant Pirola, baptisé JN.1 qui progresse à une vitesse fulgurante. Ce dernier représente désormais 10% des cas qui ont été recensés, soit deux fois plus que la semaine précédente (5%). 

"À ce stade, rien n'indique que JN.1 possède des caractéristiques différentes des autres sous-lignages de BA.2.86", rassure toutefois Santé Publique France qui mène une surveillance active. Pour cause, la France est le pays qui rapporte le plus de cas d'Europe, note Santé Publique France dans son analyse de risque des variants.

Quid des autres pays ?

Détecté pour la première fois en septembre 2023 aux Etats-Unis, JN.1 a été identifié ensuite dans plusieurs européens dont le Portugal, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l'Espagne. Selon l'épidémiologiste Antoine Flahault, la France et l'Irlande sont actuellement "les deux 'épicentres' de cette émergence épidémique" en Europe. En Islande où cette souche a aussi été détectée, la "détection de JN.1 est passée de 2 à 50% depuis mi-octobre", illustre Santé Publique France.

Dans ce contexte, les scientifiques insistent sur la nécessité de poursuivre et développer la détection des mutations du SARS-CoV-2 et ce d'autant plus que l'immunité des patients vulnérables est amenée à décliner pendant l'hiver. 

De nouveaux symptômes ?

Outre les symptômes classiques du Covid, désormais bien connus des patients, à savoir respiratoires et digestifs, des médecins britanniques ont récemment alerté sur un symptôme cutané vraisemblablement propre à Pirola, lui-même susceptible de déboucher sur des symptômes oculaires. "Contrairement à la plupart des variants précédents, Pirola pourrait provoquer des symptômes visibles au visage tels qu’une irritation des yeux et une éruption cutanée", a récemment expliqué le Dr Johannes Uys, médecin généraliste au Broadgate General Practice de Londres, auprès du magazine The Mirror.

Partageant la même analyse, le Dr Nighat Arif, médecin généraliste au National Health Service en Angleterre, a de son côté précisé dans l’émission The Morning que ce nouveau symptôme cutané se caractérise par un "rash cutané", à savoir des plaques rouges ou des boutons. Également observées sous les aisselles, mais principalement sur le visage, ces manifestations cutanées peuvent elles-mêmes entrainer une irritation oculaire. Ces nouveaux symptômes ne sont pour autant pas synonymes de dangerosité potentiellement accrue de ce nouveau variant. "Aucune indication ne permet de considérer cela comme une nouvelle variante significativement préoccupante", souligne ainsi une étude réalisée par l’Unité statistique moléculaire et d’épidémiologie du Campus biomédical de Rome.


A. LG

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