Le mois dernier, la Haute Autorité de Santé recommandait d'ouvrir la vaccination contre le Covid-19 aux très jeunes enfants qui présentent des comorbidités.Le coup d'envoi de la campagne a été donné jeudi par la Direction Générale de la Santé.Les enfants vivant dans l'entourage d'une personne immunodéprimée sont aussi concernés.
Jusqu'alors exclus de la campagne de vaccination contre le Covid-19, les plus jeunes particulièrement vulnérables face à la maladie pourront maintenant recevoir une injection. Il y a tout juste un mois, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommandait d'élargir le dispositif aux enfants à risques âgés de six mois à quatre ans.
C'est désormais chose faite : la campagne est ouverte pour les "enfants très jeunes souffrant de pathologies graves", a fait savoir la Direction Générale de la Santé dans un message transmis jeudi aux professionnels de santé. Plusieurs autres pays ont d'ores et déjà passé le pas ces dernières semaines, comme les États-Unis, l'Allemagne ou encore les Pays-Bas. Voici tout ce qu'il faut savoir sur cette nouvelle campagne.
Qui est concerné ?
Sont éligibles à cette campagne les enfants âgés de six mois à quatre ans qui présentent un risque de forme grave s'ils contractent la maladie. La vaccination est ouverte à ceux qui subissent au moins une comorbidité identifiée par la Haute Autorité de Santé, parmi lesquelles notamment les maladies cardiaques et respiratoires chroniques, les maladies neurologiques, l’obésité, le diabète ou encore la trisomie 21. Outre ces pathologies, les enfants qui présentent "une vulnérabilité conférant un risque majeur de formes graves" peuvent aussi être concernés, après une évaluation de médecins spécialisés dans les maladies rares.
Par ailleurs, les jeunes enfants, toujours âgés de six mois à quatre ans, qui vivent dans l'entourage d'une personne immunodéprimée pourront aussi bénéficier le sérum, pour limiter le risque de contamination pour eux ainsi que leurs proches.
Combien de doses ?
Trois injections du sérum Pfizer-BioNTech pédiatrique sont prévues par cette campagne, avec un dosage adapté aux plus petits. Entre les deux premières doses, comptez trois semaines d'intervalle. La troisième injection est ensuite à réaliser huit semaines après la deuxième. "Pour garantir une protection optimale", ces trois doses sont nécessaires, appuie la Direction Générale de la Santé. Et ce même si l'enfant a déjà été contaminé avant de commencer sa vaccination ou entre les différentes doses. "La protection apportée par seulement deux doses pour cette classe d’âge est insuffisante", insistent les autorités sanitaires.
Dans son communiqué publié le mois dernier, la HAS relevait "après trois doses, une efficacité de 80,3% contre les infections symptomatiques pour toutes les tranches d'âge entre six mois à quatre ans qui n’ont pas d’antécédent d’infection". En revanche, si l'enfant a été contaminé au cours de sa vaccination, il faudra respecter un délai de trois mois entre l'infection et la prochaine injection.
Chez qui faire vacciner son enfant ?
Les médecins sont les seuls à pouvoir prescrire le vaccin, la consultation étant "un instant privilégié pour expliquer l’acte et son importance aux parents, répondre à leurs questions et les accompagner au mieux dans la démarche de vaccination de leur enfant". Ils sont également les seuls à pouvoir faire vacciner l'enfant, à l'exception près des sages-femmes et des infirmiers, en particulier ceux qui officient en puériculture, qui peuvent injecter le sérum uniquement à partir de la prescription d'un docteur.
À compter de lundi 23 janvier, ils pourront commander le sérum. Un quota, à raison d'un flacon par professionnel, sera appliqué, pour "éviter tout risque de rupture ou de retard de livraison en officine". La livraison aux professionnels de santé est prévue sous dix jours dans les pharmacies. Par ailleurs, la campagne est d'ores et déjà ouverte depuis lundi dans les hôpitaux et établissements de santé, où une "organisation spécifique" est prévue.
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Faut-il une autorisation parentale ?
Comme pour tous les publics mineurs, les deux parents doivent accorder leur autorisation, sauf si l'un des deux ne parvient pas à recueillir l'assentiment de l'autre parent. Par ailleurs, l'enfant ne doit pas obligatoirement être accompagné par l'un d'entre eux lors de l'injection. Mais un formulaire d'autorisation parentale rempli par les deux parents sera nécessaire : il doit être remis par l'accompagnateur au personnel médical du lieu de vaccination, une fois sur place.
Ces formulaires sont à conserver pendant les trois mois suivant la vaccination.