Rouvrir les discothèques contre les "fêtes sauvages" : "Les arguments avancés sont pertinents", estime Bruno Le Maire

Publié le 17 mai 2021 à 8h16, mis à jour le 17 mai 2021 à 10h51

Source : TF1 Info

DÉPIT - Dans une tribune relayée par Le Parisien, plusieurs édiles réclament la réouverture des discothèques d'ici cet été pour éviter la multiplication de fêtes sauvages dans l'Hexagone. Évoquant des arguments "pertinents", Bruno Le Maire a annoncé une nouvelle rencontre à venir avec les représentants du secteur de la nuit.

Un appel à la raison. Dans une tribune publiée par Le Parisien dimanche, une quinzaine de maires français demandent la réouverture des discothèques, fermées depuis de longs mois et grandes absentes du plan de déconfinement. Alors que la plupart des secteurs sont désormais fixés quant à leur avenir, aucune perspective n'a encore été communiquée par le gouvernement pour le monde de la nuit. Ce samedi, Alain Griset, ministre délégué aux PME, a seulement confirmé que ces professionnels seraient fixés "avant le 15 juin". À cette échéance, "on leur donnera une date d’ouverture", a-t-il ajouté. Interrogé par LCI ce lundi, Bruno Le Maire a confirmé que le gouvernement allait "revoir l’ensemble des représentants des boîtes de nuit à la mi-juin". "Nous verrons alors quelle décision prendre", avance-t-il.

Cette échéance ne satisfait pas les boîtes de nuit, fermées depuis mars 2020. Elles réclament d'être fixées plus tôt pour mettre en place une réouverture avant le début de l'été et sauver leur saison. Les auteurs de la tribune pointent également le fait que la réouverture des établissements de nuit contribuerait à "un déconfinement responsable". Dans le cas contraire, "à la catastrophe économique risque de s’ajouter le désordre et le risque sanitaire", annoncent les auteurs du document. "Car sans voies alternatives, des fêtes sauvages et désorganisées feront inévitablement leur apparition", précisent-ils. 

L'État irresponsable ?

"Il y a une irresponsabilité de l’Etat à laisser les discothèques fermées", fustige de son côté Franck Louvrier, maire (LR) de La Baule qui annonce ne pas avoir les "moyens de sécuriser les 9 km de plage où les jeunes vont vouloir faire la fête au bord de l’eau", pointant des "dangers" sanitaires et en termes de trafic de drogue. " Il y a eu une anarchie que l’on redoute de vivre si les discothèques restent fermées", ajoute dans les colonnes du Parisien la maire LR Maider Arosteguy, récemment élue. Alors que le secteur est à l'agonie, maires et patrons de discothèques font part d'une urgence absolue et demandent d'utiliser tout l'arsenal à disposition pour tenter de limiter la casse, proposant notamment d'exiger "un pass sanitaire ou un test PCR négatif à l’entrée de ces lieux", d'instaurer des "jauges" ou encore de démocratiser les "purificateurs d'air".

"Contrôler le public" pour éviter les fêtes sauvages

Interrogé par LCI, Jean Roch, propriétaire de la boîte de nuit VIP Room à Saint-Tropez (Var) et l'un des principaux initiateurs de la tribune aux côtés des édiles, confirme que le monde de la nuit fermé, ce sont les "dangers" et "risques" qui se multiplient dans le privé. "Lorsque les gens se retrouvent seuls sur la voie publique, ils vont faire les fêtes sauvages, les choses hors de contrôle", pointe-t-il. "Nous sommes les alliés du gouvernement", souligne Jean Roch qui estime que les discothèques sont "capables de contrôler le public et permettre que les choses se passent plutôt bien". "Il y a une absence, un vide concernant les discothèques. Cela fait 18 mois que nous sommes fermés, il faut que cela cesse", assène le patron, désabusé. 

Ce lundi sur LCI, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a estimé que la fermeture des boîtes de nuit était "difficile" pour les "Français et notamment les plus jeunes". J’entends les arguments qui ont été avancés. Ils sont tout à fait pertinents", a-t-il souligné. "Ma méthode et celle du gouvernement depuis un an a toujours été 'écouter'", conclut-il sans donner plus de perspective qu'une rencontre avec les représentants du secteur de la nuit à la mi-juin. 

Le secteur du monde de la nuit, à l'arrêt total depuis plus d'un an, représente 50 000 emplois directs et plus de 100 000 indirects dans l'Hexagone. Selon le Syndicat national des discothèques et lieux de loisirs (SNDLL), au 20 janvier 2021, plus de 100 établissements se trouvaient déjà en liquidation et 300 autres en procédure de redressement ou décision de fermeture volontaire. Par ailleurs, près d'une discothèque sur quatre risque de mettre la clé sous la porte avec les restrictions sanitaires. "413 discothèques sont en train de disparaître définitivement", se désolent les rédacteurs de la tribune. 


Maxence GEVIN

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