L"AstraZeneca "n’est pas un vaccin low cost", réaffirme le Pr Jean-Daniel Lelièvre

Publié le 19 avril 2021 à 10h47, mis à jour le 19 avril 2021 à 11h38

Source : TF1 Info

VACCINATION - Le vaccin suédo-britannique conserve une large confiance du corps médical, face aux défections subies dans la campagne faccinale. Pour le professeur en immunologie Jean-Daniel Lelièvre, ce vaccin présente "une balance bénéfice-risque évidente".

Après Calais la semaine dernière, Nice a fait les frais ce week-end de la défiance des Français envers le vaccin AstraZeneca. Alors que 4000 personnes étaient attendues dans le seul centre de vaccination ouvert, seules 58 se sont présentées et ont bénéficié d’une dose. "Il y a des gens qui ont fait demi-tour quand ils ont appris que c'était l'AstraZeneca", a indiqué la sous-préfète de Grasse (Alpes-Maritimes), revenant le grand ratage de cette opération.

Des inquiétudes liées aux cas de thromboses

Invité de LCI ce lundi 19 avril, le professeur d’immunologie Jean-Daniel Lelièvre a repris la défense du vaccin suédo-britannique, qui pâtit d’une mauvaise publicité. "Ce n’est pas un vaccin low cost", a assuré le chef de service des maladies infectieuses de l'Hôpital Henri-Mondor, à Créteil, avant de prendre l’exemple des vaccins développés par les laboratoires chinois, CoronaVac et Sinopharm. "Dans l’ensemble du monde, la majorité des gens ont reçu les vaccins chinois, qui sont des vaccins inactivés, et qui eux, pour le coup, ont une efficacité très modérée. Ce type de vaccin chinois peut être caractérisé comme un vaccin low cost, ou en tout cas de low efficacité."

Aujourd’hui, le vaccin AstraZeneca est recommandé par la Haute autorité de Santé (HAS) pour les plus de 55 ans. Mais une partie de la population s’inquiète d'une part d'une efficacité réduite par rapport aux vaccins à ARN messager, inexistante, elle. Et, d'autre part, d'effets secondaires, bien présents, eux, mais à la marge, avec le développement de cas de thromboses potentiellement liés à l’injection du vaccin et signalés aux autorités sanitaires. "On a des résultats qui proviennent de l’Écosse ou de l’Angleterre qui montrent que ce vaccin est remarquablement efficace. La balance bénéfice-risque pour des gens qui sont plus âgés est évidente", a poursuivi Jean-Daniel Lelièvre. 

À l’hôpital, une certaine hésitation reste de mise pour certains soignants : 5 à 10% d'entre eux ne savent toujours pas s’ils souhaitent bénéficier de l’AstraZeneca, selon l'épidémiologiste Judith Mueller au Monde. "L’hôpital est aussi le reflet de la population générale", a considéré l’immunologue, toujours sur LCI. Selon lui, "il y a des réticences comme ailleurs. Beaucoup de gens ont assez mal supporté qu’on les traite en héros, il y a un an, qu’on les applaudisse aux fenêtres et qu’on les montre du doigt aujourd'hui". À ce jour, plus de 70% des professionnels de santé ont pourtant reçu au moins une première dose, soit plus que le seuil de 60% de soignants volontaires à la vaccination. 


La rédaction de TF1info

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