ÉPIDÉMIE - L'Institut Pasteur de Lille devrait obtenir d'ici une semaine l'autorisation de tester son traitement contre le Covid-19 sur les êtres humains. S'il s'avère efficace, cet antiviral pourrait s'avérer précieux notamment en cas d'inefficacité des vaccins sur certains variants.
L’Institut Pasteur de Lille avait annoncé à l'automne dernier avoir identifié dans un "médicament existant" une molécule "miracle" capable d’empêcher la réplication du Covid-19. Si des essais ont pu être menés depuis en laboratoire, l’équipe de chercheurs attend encore le feu vert des autorités sanitaires afin de procéder à des essais cliniques sur les êtres humains, ultime étape avant d’envisager un déploiement.
Face à l'urgence, l’institut a déposé fin janvier un dossier au CAPNET, le Comité ad-hoc de pilotage national des essais thérapeutiques et autres recherches sur le Covid-19, afin d’obtenir le label de "Priorité nationale de recherche", qui permet d'accélérer le processus d'autorisation de ces essais. Xavier Nassif, le directeur de l'Institut Pasteur de Lille, a annoncé mardi 13 avril à nos confrères de France 3 Haut-de-France que l’équipe de recherche lilloise a enfin obtenu le précieux sésame.
"Si tout va bien, j'espère que l'on pourra commencer les essais d'ici la fin du mois d'avril ou au tout début mai", avance Xavier Nassif. À l'entendre, les résultats sur l’efficacité de cet antiviral contre le Covid-19 chez l'être humain devraient être connus dans le "courant de l'été". Le clofoctol (ou Octofène), c’est son nom, est un médicament utilisé contre les rhinopharyngites. "Il inhibe très bien la croissance du coronavirus in vitro (en laboratoire, ndlr)", explique le directeur l'Institut Pasteur de Lille.
L’antiviral aura toute son importance si ces vaccins deviennent inefficaces
Xavier Nassif, le directeur de l'Institut Pasteur de Lille
Un médicament qui, s’il se révèle efficace chez l'être humain, pourrait être rapidement disponible. En effet, si la production complète d’une molécule nouvelle de la paillasse à la pharmacie peut prendre jusqu’à dix ans, le réemploi d’un antiviral existant dispense tout à la fois de la conception et de tests de toxicité. De ce fait, en quelques mois, il peut être donné aux malades.
Autre intérêt de ce potentiel futur traitement : à la différence des vaccins, les antiviraux s’attaquent aux constituants fondamentaux qui permettent la réplication du virus. Dit autrement, ce médicament devrait théoriquement être efficace contre les variants et pourrait donc s’avérer bien utile en cas d’inefficacité des vaccins sur ces derniers. "C’est ce qui nous motive dans nos recherches : l’antiviral aura toute son importance si ces vaccins deviennent inefficaces", souligne Xavier Nassif.
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