Covid-19 - Hausse des contaminations : vers une 9e vague avant Noël ?

Maëlane Loaëc (avec AFP)
Publié le 28 novembre 2022 à 8h53, mis à jour le 29 novembre 2022 à 15h33

Source : JT 13h WE

Les contaminations repartent à la hausse, tandis que les hospitalisations progressent, après un mois de reflux.
Le taux d'incidence commence aussi à grimper dans l'ensemble du territoire.
Autant de signaux qui inquiètent certains spécialistes, à l'heure où la bronchiolite et la grippe gagnent du terrain en parallèle.

Après une accalmie de quelques semaines, les voyants semblent à nouveau tourner au rouge : l'épidémie de Covid-19 est déjà en train de repartir, après une vague enregistrée au début de l'automne. Vendredi dernier, Santé Publique France a alerté sur une "reprise de la circulation" du virus en France, avec une hausse des tests positifs, mais aussi des hospitalisations, dans un contexte déjà tendu pour le système de santé. Au point que certains spécialistes craignent qu'une 9e vague se profile. 

Dans son dernier communiqué, l'agence de santé publique souligne une hausse des contaminations, avec une augmentation du taux de positivité des tests. D'après le site CovidTracker, sur la semaine passée, plus de 40.000 contaminations ont été remontées chaque jour, soit une hausse de près de moitié (46%) en une semaine. Les contaminations se sont même accélérées à la fin de la semaine, avec un pic à 48.629 cas positifs pour le vendredi 25 novembre. 

Au niveau national, le taux d'incidence grimpait au moins à 500 cas pour 100.000 habitants la semaine dernière, dans l'écrasante majorité des départements. Voire 1000 cas dans certains territoires du sud de la France, comme les Pyrénées-Atlantiques, les Bouches-du-Rhône ou encore le Vaucluse.

"Portons le masque dans les transports", a encouragé à ce titre, mardi, Elisabeth Borne devant les députés. La Première ministre a appelé les Français concernés à se faire vacciner et à être "vigilants ensemble" face à cette résurgence. 

Une couverture vaccinale insuffisante chez les plus à risques

Quant aux prises en charge médicales, l'agence alerte sur une "reprise à la hausse des nouvelles hospitalisations et admissions en soins critiques", après "quatre semaines de baisse". La semaine dernière, 4210 personnes ont été hospitalisées pour un diagnostic de Covid, soit une hausse de 6% par rapport à la semaine précédente. Les admissions en soins critiques grimpent quant à elles à 386, une progression de 9%. Les décès continuent en revanche de diminuer, "mais de manière moins marquée par rapport aux semaines précédentes", note Santé Publique France. On compte au total 19.000 patients hospitalisés, un chiffre nettement inférieurs aux plus hauts niveaux observés cette année, mais la dynamique actuelle fait craindre une pression accrue sur un système hospitalier déjà sous haute tension. 

"La neuvième vague de Covid-19 est bel et bien là", affirme ainsi auprès du Parisien l’épidémiologiste Mahmoud Zureik, qui prédit "au moins à 50.000 cas quotidiens en moyenne" d'ici à quelques jours. S'il reste "difficile d’estimer son impact exact", le spécialiste estime que l'"on n’a jamais été dans une situation aussi défavorable depuis mars 2021". En cause, une circulation du virus facilitée par la saison hivernale, mais aussi une couverture vaccinale insuffisante des plus à risques. Chez les 60-79 ans, seuls 37% sont considérés comme protégés (vaccination de moins de 6 mois), et chez les 80 ans et plus, 21% le sont (vaccination de moins de 3 mois), selon les données fournies ce mardi par le ministère de la Santé. 

En plus d'encourager les Français à mettre à jour leur vaccination, Santé Publique France rappelle aussi l'importance des gestes barrières comme le port du masque dans les lieux clos et très fréquentés, à l'heure où ces habitudes se sont largement relâchées. Des réflexes d'autant plus nécessaires selon elle que l'Hexagone est confronté dans le même temps à une épidémie de bronchiolite d'une ampleur sans précédent depuis une dizaine d'années, ainsi qu'à une grippe saisonnière qui s'annonce précoce cette année. Et le spectre d'une "triplédémie" pourrait fragiliser davantage encore les hôpitaux. 


Maëlane Loaëc (avec AFP)

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