Covid-19 : la troisième dose de vaccin ne relève pas d’un "besoin urgent", selon une agence européenne

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Publié le 2 septembre 2021 à 7h52
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Source : Ludovic MARIN / AFP

VACCINATION - Si une injection supplémentaire doit être envisagée pour les personnes ayant des systèmes immunitaires affaiblis, une troisième dose de vaccin contre le Covid-19 pour la population générale ne s’impose pas "en l’état actuel des connaissances", estime le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies.

L’Organisation mondiale de la santé n’est pas la seule à appeler les pays à ne pas se précipiter sur les troisièmes doses de vaccin anti-Covid. Ce mercredi 1er septembre, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a affirmé qu’il n’y a, "en l'état actuel des connaissances", "pas de besoin urgent" d'administrer une dose supplémentaire de vaccin contre le Covid-19 aux personnes entièrement vaccinées dans la population en général. "La priorité doit être de vacciner les personnes éligibles qui n'ont pas encore terminé leur vaccination", déclare l'agence européenne chargée des maladies.

Dans une note technique publiée dans la soirée, l’ECDC recommande en revanche ces doses supplémentaires ou "booster" pour les personnes ayant des systèmes immunitaires affaiblis, en ligne avec la position de l'OMS. "Des doses supplémentaires doivent d'ores et déjà être envisagées pour des personnes avec des systèmes immunitaires gravement affaiblis dans le cadre de leur vaccination initiale, si elles n'atteignent pas un niveau suffisant de protection", estime l'agence européenne basée à Stockholm, qui recouvre une trentaine de pays dont les 27 membres de l'UE.

"Un adulte sur trois de plus de 18 ans n'est pas encore pleinement vacciné"

L’injection d’une dose de rappel ou non n’en finit pas de diviser. L'OMS avait dénoncé le 18 août la ruée des pays riches vers une troisième dose de vaccin contre le Covid en soulignant que les données scientifiques n'avaient pas démontré leur nécessité à ce stade. Injecter une troisième dose maintenant revient à "distribuer des gilets de sauvetage supplémentaires à des personnes qui en ont déjà un, pendant que nous laissons d'autres personnes se noyer sans le moindre gilet de sauvetage", avait notamment affirmé le directeur des urgences de l'OMS, Mike Ryan.

"Tous les vaccins autorisés dans l'UE sont actuellement hautement protecteurs contre l'hospitalisation et les formes graves liées au Covid-19, tandis qu'un adulte sur trois de plus de 18 ans n'est pas encore pleinement vacciné", souligne de la même façon l'ECDC.

Malgré ces déclarations, et face à des signes d'affaiblissement des vaccins face au variant Delta, plusieurs pays ont décidé ou envisagé des doses de rappel, le plus souvent pour les personnes fragiles, mais parfois pour toute la population.

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En France, le coup d’envoi de la campagne de rappel a été donné le lundi 30 août. Deux jours plus tard, plus de 200.000 personnes ont déjà pris rendez-vous pour leur troisième dose, a fait savoir Olivier Véran.

Au Royaume-Uni, le gouvernement vient d’annoncer qu’environ un demi-million de personnes dont le système immunitaire est gravement affaibli (entre autres des personnes atteintes de maladies telles que la leucémie, le sida à un stade avancé ou ayant récemment été transplantées) se verront offrir une dose booster. Outre-Atlantique, Moderna a indiqué ce mercredi avoir soumis de premières données à l'Agence américaine des médicaments, dans le but d'obtenir l'autorisation pour une dose de rappel.


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