Covid-19 : la vaccination "est la seule possibilité" de sortir de l'épidémie, estime Axel Kahn

Publié le 18 décembre 2020 à 10h30

Source : TF1 Info

CRISE SANITAIRE - Invité de la matinale de LCI ce vendredi, le Pr Axel Kahn, généticien et président de la Ligue contre le cancer, assure qu'il n'existe qu'"une seule solution" pour sortir de la pandémie de Covid-19 : "la vaccination".

Avec plus de 18.000 cas enregistrés jeudi, l'épidémie de Covid-19 en France poursuit sa nouvelle dynamique. Après une baisse continue observée en novembre, la courbe s'est inversée et le nombre de contaminations progresse de nouveau. Pour le Pr Axel Kahn, président de la Ligue contre le cancer, cette situation est "préoccupante" mais "pas étonnante". "Quand nous avons desserré la vis, il était inéluctable que les contaminations reprennent", estime le généticien, invité de la matinale de LCI ce vendredi (voir vidéo en tête de cet article). "Il n'y a pas de secret : la contamination est directement proportionnelle aux flux" de la population. Désormais, "l'épidémie est dans une phase ascendante".

"Nous avons l'impression que ce virus pourrait devenir endémique", admet même Axel Kahn. En ce sens, il n'existe pour le généticien qu'"une seule solution : la vaccination". "Celui qui est le plus utilisé aujourd'hui, c'est le vaccin constitué de particules virales inactivées, tuées, qui sont les vaccins chinois, largement utilisés au Brésil, au Venezuela, au Maroc, dans les Émirats Arabes Unis, et massivement en Chine", explique le professeur. "Le vaccin à ARN qui arrive en Europe est une technique révolutionnaire", reconnait-il.

"Si nous voulons l'immunité collective, il faut ajouter l'immunité vaccinale"

Une nouvelle technique et une mise à disposition rapide qui inquiètent une partie de la population, dont plus de la moitié ne souhaite pas se faire vacciner. "Effectivement, il est mis au point bien plus rapidement que n'importe quel vaccin", indique Axel Kahn. "Mais" les pays ne peuvent pas "sortir de la crise sans cela, ou alors nous attendons une immunité spontanée", à force de voir le virus circuler, "et nous pouvons en calculer le coût."

"À Paris, 26% des personnes ont été contaminées, et vous voyez le nombre de morts", déplore le généticien. "Pour avoir une immunité collective spontanée, il faudrait accepter qu'il y ait quatre fois plus de morts que cela. Qui peut l'accepter ?", demande-t-il. "Si nous voulons l'immunité collective, il faut ajouter une immunité vaccinale. Il n'y a pas le choix : le vaccin est la seule possibilité de s'en tirer."

Toutefois, le vaccin sorti de laboratoire un an après l'apparition officielle de la maladie à Wuhan, en Chine, présente-t-il des risques pour l'être humain ? "N'importe quel vaccin peut comporter des risques", admet Axel Kahn. "Il faut une pharmacovigilance. Les essais indiquent qu'il y a eu, entre le vaccin Moderna et celui Pfizer/BioNTech, 40.000 personnes vaccinées. Ce n'est pas encore considérable, mais il n'y a pas eu d'accidents graves."

"Dès que le vaccin sera là, je me ferai vacciner"

En revanche, des effets secondaires importants ont déjà été recensés depuis le début de la campagne de vaccination dans les pays au sein desquels le vaccin développé par Pfizer/BioNTech est autorisé. "Plusieurs centaines de milliers de personnes ont commencé à être vaccinées en Grande-Bretagne, au Canada et aux États-Unis, et il y a eu trois accidents rapportés", indique le généticien : "Deux accidents allergiques chez des personnes qui n'auraient pas dû être vaccinées, et une réponse importante en Alaska. C'est un pourcentage qui n'est pas anormal."

En ce sens, "les risques" que peuvent comporter les vaccins contre le Covid-19 "sont certainement bien inférieurs aux risques de perpétuation de la situation actuelle", argue le président de la Ligue contre le cancer, qui souhaite lui-même être l'un des premiers vaccinés, en dépit du calendrier prévu par le gouvernement. "J'ai joint le ministère de la Santé. J'ai 76 ans, je dirige une très grande association dans le secteur médico-social. Je suis prioritaire. Dès que le vaccin sera là, je me ferai vacciner, évidemment en public", promet-il.


Idèr NABILI

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