Covid-19 : les autotests réguliers à l’école, la solution pour éviter de fermer des classes ?

Publié le 20 septembre 2021 à 17h29, mis à jour le 20 septembre 2021 à 17h35
Covid-19 : les autotests réguliers à l’école, la solution pour éviter de fermer des classes ?

Source : PATRICK HERTZOG / AFP

ÉCOLES - Dans un avis révélé ce week-end par Le Monde, le Conseil scientifique insiste sur la nécessité du dépistage en milieu scolaire, trop faible en France. Des chercheurs estiment que la réalisation de tests hebdomadaires est l’arme la plus efficace contre la circulation du virus.

Si aucun rebond épidémique n’est perceptible depuis la rentrée des classes, la vigilance reste de mise en milieu scolaire, où une part importante d'élèves n'est pas vaccinée. Dans un dernier avis transmis au gouvernement le 13 septembre et relayé par Le Monde, le Conseil scientifique fait du dépistage un moyen efficace pour contrôler la circulation du virus et éviter au maximum la fermeture de classes en cas de contamination.

Pour étayer ses arguments, il s’appuie sur plusieurs études réalisées au cours de l’été, visant à préparer la reprise des cours durant la quatrième vague de l’épidémie. L’une d’elles, menée par l’Inserm, insiste sur un dispositif très précis : l’autotest qui, s’il est effectué régulièrement auprès des personnels des établissements et des élèves, serait efficace pour limiter les contaminations. Alors que les autotests, ces tests rapides à réaliser soi-même, sont aujourd’hui mis à la disposition des personnels éducatifs et des lycéens, l’Inserm va plus loin en prônant un dépistage hebdomadaire dans les écoles primaires et dans les collèges. 

15% de réduction des cas dans le secondaire

"Dans une population scolaire partiellement vaccinée, le dépistage par autotests hebdomadaire des écoliers parviendrait à réduire le nombre de cas en moyenne de 24% dans l’enseignement primaire et de 53% dans l’enseignement secondaire, avec une adhésion de 50%", souligne l’étude en date du 26 août, dirigée par Vittoria Colizza. En partenariat avec le chercheur Simon Cauchemez de l’institut Pasteur, la chercheuse a également remis des modalisations au Sénat au début de l’été, qui en a déduit un rapport destiné à limiter l’impact, à l'époque, "de la probable quatrième vague à l'automne". À partir de ces travaux, les sénateurs concluent de l’importance du dépistage itératif (répété plusieurs fois) en milieu scolaire. 

Même en cas de couverture vaccinale importante chez les collégiens et les lycéens, ce dispositif aurait des vertus bien identifiées. "Si 50% des élèves sont vaccinés dans l'école secondaire étudiée, un dépistage hebdomadaire permettrait une réduction de 15% des cas à l'école avec un taux de participation de 75%", soulignent-ils. Ce qui n’est pas loin de la réalité puisqu’en date du 15 septembre, 69% des 12-17 ans avaient reçu une première dose de vaccin et 57,5% d’entre eux étaient complètement vaccinés contre le Covid. "Le dépistage hebdomadaire à l'aide des autotests avec une adhésion suffisamment importante offre un équilibre optimal en améliorant le contrôle de l'épidémie dans l'école tout en évitant les perturbations du calendrier scolaire dues aux fermetures de classes", poursuit le rapport.

"Un fiasco en milieu scolaire"

Mais sur le terrain, les moyens ne sont pas vraiment à la hauteur des ambitions, si l’on en croit les remontées de plusieurs syndicats. Avant l’été, 50% des personnels de lycées et à peine 10% des élèves avaient adhéré aux autotests, distribués gratuitement dans les établissements, selon Franck Antraccoli, d’ID-FO (syndicat indépendant des personnels de direction de l’Éducation nationale). "Les lycéens montraient très peu d’intérêt pour le dispositif, d’autant que les établissements n’étaient pas en mesure de faire appliquer", souligne à LCI le secrétaire général, pointant un manque de personnels et de locaux pour mener à bien ces tests. "Dans mon collège de Blagnac, 30 à 40% des collégiens se portaient volontaires" avant l’été pour procéder à des autotests, témoigne de son côté Agnès Prouteau, du même syndicat. À l’époque, sur la centaine de membres du personnel pouvant profiter d’un test, seule une dizaine en avait réalisé, selon l’ancienne principale.

Sophie Vénétitay, du Snes Fsu (syndicat national des enseignants du second degré), se souvient du démarrage raté de la campagne de dépistage et des problèmes de livraisons ayant affecté les autotests en mai dernier, lors de leur distribution dans les établissements. "Sur les tests, quels qu’ils soient, la stratégie du ministère comporte de nombreux trous dans la raquette : problème de livraison, pas réellement de pédagogie du test…", énumère la secrétaire générale, pour qui "les opérations de tests sont un fiasco en milieu scolaire". Le ministère, lui, n’a pas communiqué depuis la rentrée sur l’ampleur du dépistage dans les écoles. 


Caroline QUEVRAIN

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