COVID À LA PLAGE - Avec les contaminations qui repartent à la hausse, nombreux sont ceux qui lient la reprise épidémique au retour des touristes. Qu'en est-il réellement ?
La carte de France ne se verdit pas. Après un week-end en rouge sur les routes, voilà maintenant les départements qui se (re)teintent de cette couleur du danger au regard de l'évolution de leur situation sanitaire. Depuis près de deux semaines, le Covid-19 et son variant "Delta" se répandent rapidement sur le territoire, et notamment dans les zones touristiques. Une reprise liée aux départs en vacances ? Les choses sont plus compliquées que ça.
Des départements touristiques en rouge
Ce lundi 12 juillet, sept départements de l'Hexagone dépassent le seuil d'alerte. Le taux d'incidence est supérieur à 150 cas pour 100.000 habitants à Paris, première destination touristique mondiale, ainsi que dans les Hauts-de-Seine, la Haute-Garonne, les Alpes-Maritimes, l'Hérault, les Pyrénées-Atlantiques et les Pyrénées-Orientales. Des territoires qui, pour ces derniers au moins, sentent bon les vacances et le sable fin. Reste que plusieurs autres lieux habituellement hautement fréquentés "manquent à l'appel". C'est le cas notamment des Bouches-du-Rhône, du Rhône ou de la Gironde.
La situation est encore moins claire quand on regarde l'évolution de cet indicateur. Et particulièrement les zones où ce chiffre augmente de 40% en une semaine. Or, si on retrouve bien (en rouge bordeaux ci-dessus) tout le pourtour méditerranéen et la façade atlantique, d'autres territoires moins touristiques sont également irisés, comme la Creuse, la Haute-Vienne, le Cher et certains départements du Grand Est. La hausse des contaminations est donc un phénomène plus global en France.
Prudence avec les données départementales
Aucun moyen d'être conclusif, donc. D'autant plus qu'il faut manier avec prudence les chiffres communiqués par les autorités sanitaires. Comme l'écrit Santé Publique France, ces données sont présentées suivant les "tests biologiques des personnes pour lesquelles le département de résidence a pu être localisé".
Comprendre par là que dans l'Hexagone, une contamination "attribuée" à un département n'a pas forcément eu lieu sur ce territoire. Un cas positif est enregistré sur la base du lieu de résidence du patient, via ses données de Sécurité sociale, et non pas sur la base du lieu de dépistage. Pendant ces deux mois de vacances d'été, ces données de géolocalisation perdent donc de leur exhaustivité.
Et au niveau européen, qu'en est-il ? La France, principal pays touristique, ne connaît pas la plus grosse flambée épidémique du continent. Et c'est plutôt auprès de nos voisins, l'Espagne et le Portugal - respectivement deuxième et sixième pays les plus visités du continent - qu'une explosion des contaminations est observée.
Plusieurs exceptions viennent d'ailleurs affaiblir la théorie d'une flambée liée au tourisme. Les Pays-Bas connaissent ainsi un retour du coronavirus plus marqué que le Portugal. Idem pour le Luxembourg qui devance la Grèce. L’Italie, pourtant troisième destination du continent, ne connaît quant à elle aucune flambée épidémique. En résumé, le tourisme ne peut donc pas être avancé comme seul facteur explicatif de cette "quatrième vague" à venir.
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