ÉTAT DES LIEUX - Selon l'urgentiste Patrick Pelloux, la situation des hôpitaux en France ne serait pas si critique, car seul 25% des patients en soins critiques seraient réellement traités "avec intubation et respirateur". Une estimation sous-évaluée.
C'est un indicateur crucial. Au-delà des taux d'incidence, de la positivité ou des nouveaux cas, c'est bien le chiffre des patients en réanimation qui permet de prendre l'ampleur de la crise sanitaire. Et avec plus de 5200 malades positifs au coronavirus dans ces services ce dimanche 4 avril, certains s'inquiètent d'une saturation des hôpitaux du pays. Or, selon d'autres, cette pression ne serait pas aussi dramatique que ce qu'on laisse entendre. Qu'en est-il réellement ? Nous faisons le point.
Comment connaître le nombre de patients "sous oxygénation renforcée" ?
Patrick Pelloux fait partie de ceux qui s'insurgent contre les médecins jugés trop alarmistes. S'exprimant dans les pages du Parisien il y a quelques jours, le Président de l'association des médecins urgentistes de France a tenu à rassurer les lecteurs. Il juge que la situation dans les établissements de santé est tenable, décrivant "un plateau haut". "Notre activité est constante avec une petite augmentation mais, en gros, on y arrive", a-t-il assuré. Car selon ses estimations, sur les quelque 5000 malades Covid-19 comptabilisés dans ces services de soins critiques, "seuls 25 % sont en réanimation, avec intubation et respirateur". La quasi-totalité d'entre eux ne serait donc pas sous oxygénation mais "dans des unités de soins continus qui dépendent des réanimateurs".
L'urgentiste qui n'a pas sa langue dans sa poche répondait à une tribune parue dans le JDD la veille. 41 cadres de crise de l'APHP s'alarmaient de la saturation à venir des services de réanimation. Écrivant qu'on allait devoir faire le tri parmi les patients si rien n'était fait pour stopper la circulation du virus.
Il est vrai que chiffre des patients en réanimation ne comprend pas uniquement ceux en soins critiques. Il comptabilise également ceux placés en services de surveillance continue ou en soins intensifs. Alors comment connaître le nombre de patients "avec intubation" ? Depuis peu, cette distinction est réalisée par les autorités sanitaires. Et apparaît de manière transparente dans les bilans hebdomadaires de Santé publique France. Or, dans son dernier tableau de bord publié jeudi 1er avril, l'agence sanitaire française note que sur les 5 090 patients Covid-19 que comptaient les soins critiques au 30 mars, 3827 étaient "en services de réanimation" à proprement parler. Les 1263 autres étaient en soins intensifs ou de surveillance continue. Soit 75%, et non 25% comme avancé par Patrick Pelloux. Auprès de notre équipe, la Direction générale de l'Offre de soins (DGOS) corrobore ce chiffre. Trois quarts des patients sont bien en "soins critiques donc sous oxygénation renforcée et intubation". Or, au 31 décembre 2019, il y avait très exactement 5080 lits de réanimation en France, d'après un récent rapport de la Drees. Des capacités qui augmentent à mesure que la circulation du virus s'intensifie, accompagnées cependant d'une déprogrammation de certaines opérations médicales. Selon un récent décompte de la DGOS auprès de l'AFP, il y avait ainsi 7655 lits "armés". 3827 étaient des patients atteints de coronavirus, comme dit plus haut, et les autres des patients non-Covid, pour un taux d'occupation à 89%.
Le chiffre de l'urgentiste était donc inexact. Interrogée par notre équipe, il reconnait que ses estimations étaient sous-évaluées, évoquant pour sa part plutôt le chiffre de 50%.
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