CONFUSION - Le vaccin Moderna inspirerait moins confiance aux Français ? Alors que les vaccinodromes ouvrent leurs portes pour accélérer la campagne vaccinale en France, les créneaux pour recevoir des injections Moderna ont peiné à trouver preneur.
"Je crois qu'on est en train de perdre de vue l'essentiel qui est de sortir de cette épidémie", lâche le Dr. Eric-Alain Junes, médecin référent au centre de vaccination du vélodrome de Saint-Quentin-Yvelines. Alors qu'il est pour lui impératif que la campagne de vaccination se poursuive, le responsable a constaté que les créneaux du vaccin Moderna se remplissaient beaucoup moins rapidement que ceux du vaccin Pfizer. La situation s'est répétée ce mardi au vaccinodrome du Stade de France. Comment expliquer la méfiance pour ce vaccin qui utilise pourtant la même technique d'ARN messager que le vaccin de Pfizer-BioNtech ?
"Sur le plan scientifique, cela n'a aucun sens", s'étonne Eric-Alain Junes. Certaines hypothèses sont soulevées malgré tout pour expliquer cette moindre demande. La forte médiatisation du vaccin Pfizer aurait pu faire de l'ombre à son alter-ego de chez Moderna, moins connu du public français. "Pfizer arrive en premier, Moderna en deuxième, il a peut-être été éclipsé", estime le médecin de Saint Quentin-en-Yvelines.
Pour la municipalité de Saint-Denis, cette méfiance serait aussi liée à une confusion entre le vaccin Moderna et celui d'Astra Zeneca, rebaptisé Vaxzevria, mis en cause pour les cas de thrombose constaté après son administration. Au centre de vaccination du Stade de France, tout un travail de pédagogie est donc réalisé par le centre d'appel pour rassurer et éduquer les personnes qui souhaitent se faire vacciner.
Cette pédagogie commence à fonctionner puisque les rendez-vous pour le vaccin Moderna commencent à être tout aussi demandés que ceux du Pfizer au stade de Saint-Denis. "Quand tous les créneaux de Pfizer seront complets et que les gens n'auront plus le choix, ils se reporteront sur le Moderna", veut croire de son côté le Dr. Eric-Alain Junes.
Moins de doses disponibles au niveau national
Au niveau national, le ministère de la Santé estime que 60% des doses livrées par Moderna ont déjà été utilisées, contre 91% pour Pfizer. Cette différence s'expliquerait aussi par des différences de livraison. Contrairement à Pfizer qui prévoit de délivrer des vaccins toutes les semaines dans les prochains mois, Moderna ne livre des vaccins que toutes les deux semaines. L'écoulement du stock est donc proportionnel.
Mais le vaccin Moderna est également moins disponible sur le territoire français par rapport à celui de Pfizer. Au 4 avril dernier, Pfizer avait livré près de 9 millions de doses quand Moderna n'en avait fourni qu'un peu plus d'un million. Le laboratoire américain a en effet rencontré des difficultés pour livrer l'Europe lors de ce premier trimestre.
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