CHIFFRES - Depuis l'ouverture de la vaccination au 5-11 ans, 64.000 enfants ont reçu au moins une injection. Un début de campagne moins fort que celui qu'avait pu connaître la campagne de vaccination des 12-17 ans, mais qui progresse malgré tout.
Suite à la forte circulation du virus parmi les plus jeunes, l'ouverture à la vaccination à ce public a été présentée comme décisive par le gouvernement pour lutter contre la propagation de l'épidémie. La campagne a commencé le 15 décembre pour les enfants les plus fragiles et ceux qui habitent avec une personne souffrant de comorbidités, avant de s'élargir le 22 décembre à tous.
Mais selon des chiffres donnés jeudi par Adrien Taquet, secrétaire d’État chargé de la protection de l’enfance, seuls 64.000 enfants ont reçu une première dose depuis le début de la campagne, alors qu'ils sont aujourd'hui 5,8 millions à être éligibles.
Les vaccins pédiatriques ne rencontrent donc pas pour l'instant un fort engouement. A contrario, l'ouverture de la campagne des 12-17 ans en juin, avait généré plus de 300.000 premières injections dès la première semaine, alors même qu'on estime la population des 5-12 ans un peu plus importante que celle des adolescents en France.
Un faible niveau d'acceptabilité des parents
Plusieurs facteurs peuvent expliquer un taux de vaccination à 1,1% pour cette tranche d'âge. Tout d'abord, la période des fêtes a probablement incité les parents à reporter cette vaccination après les vacances scolaires. En effet, certains centres de vaccination ont fermé leurs portes pendant la période de Noël. D'autres n'ont pas encore reçu les doses pédiatriques nécessaires pour proposer un vaccin aux plus petits, bien que la DGS assure qu'"à ce stade, aucune alerte de tension liée à la distribution des doses pédiatriques ne nous a été remontée".
Cette offre restreinte devrait cependant s'élargir. À partir de cette semaine, les médecins et les pédiatres peuvent vacciner les enfants alors que ce n'était d'abord possible qu'en centre. De plus, les 191 centres proposant la vaccination aux 5-11 ans passeront à 350 d'ici au début du mois de janvier. Le ministère de la Santé a par ailleurs précisé qu'à terme, l'objectif est que tous les centres pour adultes puissent proposer des vaccinations pour les enfants.
Enfin, ce taux de vaccination bas peut s'expliquer par le faible niveau d'acceptabilité des parents pour la vaccination de cette tranche d'âge, comme a pu le constater la Haute autorité de Santé dans ses recommandations du 20 décembre. La dernière enquête CoviPrev de Santé publique France montrait également cette faible réception, estimant que seuls 43% des parents avaient l'intention de faire vacciner leur enfant.
Pour autant, la Haute autorité de Santé a rappelé que le rapport bénéfice-risque de la vaccination était favorable pour les enfants. En effet, si les formes sévères de Covid-19 affectent rarement les enfants, lorsque c’est le cas, près de 80 % d’entre elles sont retrouvées chez des enfants sans comorbidités, selon l'agence de santé.
"Dans le contexte de l’arrivée du variant Omicron, plus contagieux que le variant Delta, on peut donc s’attendre à une augmentation des cas de formes sévères chez les enfants", a-t-elle alerté dans ses recommandations adressées au gouvernement.
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TF1 Info