CRISE SANITAIRE - Interrogé sur la dynamique épidémique à l'Assemblée nationale mercredi, le ministre de la Santé Olivier Véran s'est appuyé sur les données anglaises, "le recul le plus fiable dont nous disposons" sur Omicron. Que disent-elles ?
Le "raz-de-marée" Omicron déferle sur la France. Mercredi 29 décembre, le pays a enregistré plus de 200.000 cas positifs en 24 heures, du jamais vu depuis le début de l'épidémie. En cause, le variant Omicron, beaucoup plus contagieux que le Delta, dont la vague n'a toujours pas pris fin. Une épidémie à l'ampleur inédite qui menace désormais le secteur hospitalier. Pour anticiper l'effet de cette flambée des contaminations sur l'hôpital, le gouvernement s'appuie sur un exemple : le Royaume-Uni.
"Le recul le plus important et le plus fiable dont nous disposons est le recul anglais", a estimé mercredi le ministre de la Santé, Olivier Véran, auditionné en commission des Lois de l'Assemblée nationale (voir vidéo en tête de cet article). "Là-bas, il y a entre huit et dix jours d'avance sur l'épidémie par rapport à notre pays. Les chiffres publiés hier soir (mardi) au niveau anglais montrent une augmentation des hospitalisations de l'ordre de 49% sur une semaine. C'est une accélération des hausses d'hospitalisations, mais il n'y a pas de corrélation avec l'augmentation de la circulation du virus."
Des hausses d'hospitalisations pas aussi importantes que les contaminations
En effet, comme pour la France, le Royaume-Uni enregistre des niveaux records de contaminations. Mercredi, plus de 180.000 cas ont été enregistrés en 24 heures, au plus haut depuis le début de la crise. Sans surprise, les hospitalisations augmentent à leur tour. Le 29 décembre, l'Angleterre a dépassé les 10.000 hospitalisations, une première depuis mars dernier, et les hôpitaux vont mettre en place des structures provisoires permettant d'ouvrir jusqu'à 4000 lits supplémentaires.
Toutefois, la moindre dangerosité d'Omicron vis-à-vis de Delta semble se confirmer dans les données en vie réelle. "Avec le nombre de cas positifs enregistrés en Angleterre, on aurait pu s'attendre à une hausse beaucoup plus forte" des hospitalisations, a estimé Olivier Véran. "Les données les plus solides, publiées par les Anglais, montrent une baisse de 50 à 70% des hospitalisations avec Omicron", a-t-il poursuivi.
Pas de flambée des décès à ce stade
Selon le ministre de la Santé, les hospitalisations seraient aussi "plus courtes" et "les besoins en oxygénothérapie moins importants". Mais l'exemple britannique montre qu'un variant "trois fois moins dangereux", mais qui provoque "six ou sept fois plus de cas", n'est pas sans effet sur le sanitaire.
En outre, malgré la flambée des cas et l'arrivée d'Omicron, le nombre de décès au Royaume-Uni n'a pas explosé. Le pays le plus endeuillé d'Europe recense régulièrement entre 100 et 150 morts du Covid-19 chaque jour, un rythme régulier depuis plusieurs semaines. Mais cet indicateur reste le plus tardif, et l'effet d'Omicron, s'il y en a un, pourrait ne pas encore être visible.
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