ÉPIDÉMIE – Après l’entrée en vigueur du couvre-feu national à 18h, la question de son efficacité est beaucoup discutée. Pourtant, les 15 départements où la mesure a été déployée dès le 2 janvier, la tendance est à la baisse.
Samedi 16 janvier, la France entière est passée sous couvre-feu dès 18h. Une manière pour le gouvernement de lutter contre la propagation de l’épidémie tout en évitant un troisième confinement. Nombreux sont ceux qui interrogent l’efficacité d’une telle mesure, en cherchant à comparer les chiffres épidémiques du moment avec ceux du couvre-feu mis en place en octobre. Comparaison n'est pas toujours raison. En effet, la mesure instaurée en octobre avait une marge d’efficacité nettement plus grande qu’aujourd’hui. Les bars et restaurants étant restés ouverts, elle permettait donc de freiner radicalement le brassage de populations en empêchant les clients de s'attabler après 21h.
Ceci étant, une tendance à la baisse se confirme dans les 15 départements de l’est du pays qui l’ont expérimenté en premier, dès le 2 janvier. "Nous observons un effet couvre-feu qui tend à se faire sentir. Je mets encore des réserves mais d’après les chiffres d’hier soir, vous voyez que dans les 15 départements qui avaient été mis sous couvre-feu dès 18h dès le 2 janvier, l’incidence était plutôt en baisse : moins 16% à peu près sur une semaine", a ainsi indiqué Olivier Véran mardi 19 janvier, au micro de France Inter.
Une accélération des contaminations à l'Ouest
Un chiffre qui n’est qu’une moyenne. Mais si les chiffres épidémiques sont encore partiels et méritent un peu plus de recul, sept de ces départements enregistrent, deux semaines après l’entrée en vigueur du nouveau couvre-feu, une baisse de leur taux d’incidence, c’est-à-dire du nombre de nouveaux malades pour 100.000 habitants sur une période de sept jours. Entre le 29 décembre et le 20 janvier, le taux d’incidence est passé de 280 à 228 nouveaux cas pour 100.000 habitants dans les Ardennes, ou encore de 281 à 263 dans les Hautes-Alpes.
Les huit autres voient encore aujourd’hui une hausse de leur taux d’incidence, mais qui semble s’être tassée : c’est le cas du Jura, où l’incidence était de 275 nouveaux cas au 29 décembre contre 318 au 20 janvier, de la Nièvre (185 contre 256), ou encore des Alpes-Maritimes (308 contre 431). Cette augmentation de l’incidence semble néanmoins plus lente que celle observée à l’ouest du pays. C’est la démonstration faite par Jean Castex, pendant sa conférence de presse jeudi 14 janvier, pour justifier l’intérêt de généraliser le couvre-feu avancé. "Dans les premiers départements où le couvre-feu a été mis en œuvre à 18h dès le 2 janvier dernier, la hausse du nombre de nouveaux cas y est deux voire trois fois plus faible que dans les autres départements métropolitains", a indiqué le Premier ministre.
La Nouvelle Aquitaine et la Normandie en alerte
Ainsi, et pour ne citer qu’eux, l’incidence dans la Manche a grimpé de 81 nouveaux cas pour 100.000 habitants au 29 décembre à 197 au 20 janvier. Dans les Deux-Sèvres, elle est passée de 111 à 268 nouveaux cas et en Dordogne, de 50 à 144 nouveaux cas. Sur la première semaine de janvier, l’Agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine a observé que le taux d’incidence était "en nette augmentation", et en particulier chez les 15-44 ans, avec une hausse de 55% par rapport à la semaine précédente. L’ARS Normandie, elle, a alerté le 19 janvier : "Le taux d’incidence régional reprend sa progression très largement au-dessus du seuil d’alerte : il augmente de plus de 13 points pour atteindre 177,96 (contre 164,6 le 15/01)".
"Peut-être que les premiers départements sous couvre-feu à 18h étaient les plus proches du plateau sur lequel nous sommes et peut-être que les autres départements continuent de s’en rapprocher", suggère Pierrick Tranouez, chercheur à l’université de Rouen travaillant sur l’outil de modélisation CoVprehension. Selon Covid Tracker, ce plateau a été atteint le 8 janvier dernier. Alors, peut-on s’attendre à une efficacité semblable du couvre-feu sur l’ensemble du pays ? "On peut espérer que ce soit similaire", commente Pierrick Tranouez avec prudence. Il faut deux à trois semaines pour mesurer l’effet d’une mesure sur la circulation du virus : une première tendance pourra donc être dégagée d’ici la fin de semaine prochaine.
Et bien que cette baisse se confirme à l’Est, "quelle que soit la période de référence examinée", elle est aujourd’hui menacée par la présence du variant britannique dans le pays, visiblement plus contagieux. "On peut imaginer que la présence du variant fasse repartir le taux d’incidence à la hausse. Il est plus contagieux, ce qui veut dire que quand les gens se croisent, ils ont un peu plus de chances de se transmettre la maladie", souligne Pierrick Tranouez.
Dans une étude publiée lundi 18 janvier, l’Inserm prévoit que le variant anglais deviendra dominant en France entre la fin février et la mi-mars et que les nouvelles hospitalisations hebdomadaires devraient atteindre le niveau du pic de la première vague (environ 25,000 hospitalisations) entre mi-février et début avril. Ces projections ont été faites sans prendre en compte de nouvelles restrictions, et donc sans l’instauration d’un couvre-feu généralisé à 18h. "Donnons sa chance à ce couvre-feu […]. Il est possible que cette mesure permette de freiner la circulation du virus encore davantage dans notre pays", a ainsi demandé Gabriel Attal mercredi 19 janvier, expliquant que de nouvelles mesures n’étaient pas à l’ordre du jour.
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