Verif'

Covid-19 : plusieurs milliers d'enfants de moins de 5 ans ont-ils été vaccinés en France ?

Publié le 29 juin 2022 à 12h39
JT Perso
Comment désactiver votre Adblocker
  • Cliquez sur l'icône de votre Adblocker installé dans votre navigateur. En général elle se trouve dans le coin supérieur droit de votre écran. Si vous utilisez plusieurs adblockers, veillez à bien tous les désactiver pour pouvoir accéder à votre vidéo.
  • Suivez les instructions indiquées par votre Adblocker pour le désactiver. Vous devrez peut-être sélectionner une option dans un menu ou cliquer sur plusieurs boutons.
  • Lorsque votre Adblocker est désactivé, actualisez votre page web.
  • Remarque : Si vous utilisez le navigateur Firefox, assurez-vous de ne pas être en navigation privée.
adblock icone
Un bloqueur de publicité empêche la lecture.
Veuillez le désactiver et réactualiser la page pour démarrer la vidéo.

Source : TF1 Info

En France, la vaccination contre le Covid-19 n'est pas ouverte aux enfants de moins de 5 ans.
Des chiffres de Santé publique France suggèrent pourtant que des milliers d'entre eux ont été vaccinés.
Des cas très isolés, expliquent les autorités de santé, pour de jeunes patients considérés comme très vulnérables au virus.

Depuis le 22 décembre dernier, la campagne de vaccination contre le Covid-19 est étendue aux enfants de 5 à 11 ans. Si des laboratoires planchent sur une version de leur vaccin adaptée à des patients plus jeunes, aucun n'a pour l'heure reçu en Europe le feu ver des autorités de santé. Si les jeunes de 0 à 5 ans ne sont en théorie pas éligibles à la vaccination, des internautes assurent que plusieurs milliers d'entre eux ont reçu une injection dans l'Hexagone. La situation de plus de "4000 enfants" est ainsi évoquée en ligne, certains faisant remarquer que ces vaccinations ont été réalisées "sans autorisation ni études cliniques".

Pour vérifier ces affirmations, c'est vers les données de Santé publique France (SPF) qu'il faut se tourner. L'institution publie en effet, au jour le jour, des éléments chiffrés relatifs à la vaccination et propose des décomptes par classe d'âge. Au 28 juin, on apprend ainsi que 6082 doses ont été injectées à des enfants de 0 à 4 ans. 3741 deuxièmes doses sont par ailleurs comptabilisées, tandis que 928 enfants ont reçu un rappel. Enfin, 21 ont reçu une 2e dose de rappel. 

Comment expliquer ces chiffres, alors qu'aucun vaccin destiné à cette classe d'âge n'est pour l'heure autorisé en France ? Sollicitée, Santé publique France explique qu'il "existe des recommandations, notamment du Conseil d'orientation stratégique sur la vaccination, et de certains pédiatres, sur la vaccination des enfants à très haut risque de Covid-19 sévère. Cela concerne notamment les enfants ayant des déficits immunitaires primitifs, les transplantés (moelle, organes), les enfants qui peuvent être sous chimiothérapie, qui sont porteurs d’une trisomie 21 ou qui ont des pathologies sous-jacentes très sévères." Ces jeunes patients, Ces enfants "ont été vaccinés avant l'âge de 5 ans, [...] selon une décision qui repose sur celle du médecin et qui peut être probablement justifiée dans ce contexte".

Lire aussi

Ces vaccinations ont été réalisées "hors AMM", nous indique-t-on. C'est-à-dire qu'il s'agit d'un acte médical ne suivant par les recommandations prévues par l'autorisation de mise sur le marché du médicament concerné. La responsabilité des médecins, dans un tel cas de figure, est alors engagé de manière plus significative, dans une situation où il n'existe pas d'alternative médicamenteuse viable sur le marché. Le praticien doit aussi s'engager à informer en détails les patients (et/ou leurs proches), afin de s'assurer de leur consentement, tout en leur faisant part des potentiels risques encourus. 

"Dans le cas de porteurs de maladies chroniques, le débat sur la balance bénéfices-risques chez l’enfant ne tient plus, puisque le bénéfice est largement supérieur aux effets secondaires du vaccin", expliquait en début d'année au Monde Christèle Gras-Le Guen, présidente de la Société française de pédiatrie. Et d'ajouter que "ces enfants ont été vaccinés sans hésitation".

Des doses réduites utilisées

La Direction générale de la Santé (DGS), également sollicitée, confie à TF1info que ces vaccinations ont eu lieu "dans le cadre d’une décision médicale partagée et d’une balance bénéfice risque étudiée au cas par cas". Elle précise que le chiffre de SPF "comporte une marge d’erreur liée à des erreurs de saisies". Dès lors, ce chiffre "doit être interprété avec prudence", nous précise-t-on, tout en rappelant qu'il représente seulement "une infime partie du total des injections (moins de 0,01% du total)".

Les doses utilisées sont-elles les mêmes que celles destinées aux adultes, comme l'ont prétendu en ligne des internautes ? Pas tout à fait, nuance la DGS : "les données démontrent que le vaccin Pfizer a été majoritairement utilisé par les professionnels de santé", mais "dans le cadre de ces vaccinations spécifiques, le prescripteur a pu injecter un tiers de dose, voire moins en fonction du profil du patient"

Notons enfin que dans un futur proche, une vaccination des enfants de moins de 5 ans pourrait être validée par les autorités de santé en Europe, dans la foulée de la campagne initiée aux États-Unis. "Il faut rappeler que Pfizer soumettra ses données à l'Agence européenne du médicament en juillet pour son vaccin à destination des enfants âgés de 6 mois à 4 ans", rappelle la DGS. L’autorisation de mise sur le marché "pourrait potentiellement être obtenue en août, puis l’ANSM et la HAS devront se prononcer sur l’utilisation de ce vaccin en France. Nous suivrons donc avec attention les avis des autorités scientifiques le moment venu", notent les autorités.

Vous souhaitez nous poser des questions ou nous soumettre une information qui ne vous paraît pas fiable ? N'hésitez pas à nous écrire à l'adresse lesverificateurs@tf1.fr. Retrouvez-nous également sur Twitter : notre équipe y est présente derrière le compte @verif_TF1LCI.


Thomas DESZPOT

Sur le
même thème

Tout
TF1 Info