INQUIÉTUDE SUR L'ÉTAT SANITAIRE - La France se rapproche d'un état de saturation dans les hôpitaux. Les chiffres indiquent sur le pic de la deuxième vague est presque atteint.
L'inquiétude ne cesse de grandir concernant la situation sanitaire dans les hôpitaux. Ce week-end encore, le nombre de cas d'hospitalisations lié au coronavirus a grimpé. Désormais, le pic d'une deuxième vague est presque atteint et le nombre de patients en réanimation inquiète les professionnels de santé et le gouvernement.
Les plus hauts responsables médicaux de l'AP-HP ont alerté dimanche sur le risque grandissant de "débordement" des hôpitaux parisiens, où les médecins se préparent avec une certaine "colère" à "faire le tri" entre les patients et à pratiquer une "médecine de catastrophe" face à la "violente" troisième vague de Covid-19.
L'agence régionale de santé (ARS) a demandé aux hôpitaux d'Île-de-France "d'anticiper une montée en charge du nombre de lits" de soins critiques avec un objectif de 2200 lits disponibles pour accueillir les malades du Covid-19. Un premier palier à 1800 lits doit être franchi dans quelques jours.
Le nombre de malades en réanimation s'élevait dimanche 29 mars au soir à 4872, frisant le pic de la deuxième vague à l'automne (4903). Du côté des hospitalisations, les chiffres sont, là aussi, à la hausse avec 27.712 patients hospitalisés, dont 1017 nouvelles admissions en 24 heures. Au total, ce sont 94.623 personnes qui sont mortes depuis le début de l'épidémie.
Les dangers du variant anglais
Invité sur le plateau de LCI, le Pr Caumes, chef du service des maladies infectieuses à la Pitié-Salpêtrière, a tiré la sonnette d'alarme : "Entre les personnes vaccinées et celles déjà infectées, on estime qu'il y environ 20 millions de personnes immunes. On n'a donc pas une population aussi vierge de toute infection qu'il y a un an. Mais la courbe est exponentielle en région parisienne."
Selon les dernières données de Santé Publique France, la troisième vague, attisée par le variant anglais, n'épargne aucune tranche d'âge, y compris chez les actifs. Ainsi, on décomptait vendredi 120 personnes âgées de 30 à 39 ans en réanimation sur le territoire national (103 le 27 février), 339 chez les 40-49 ans (contre 228), 801 chez les 50-59 ans (contre 542).
Pour faire face à la propagation du virus, le gouvernement a décrété le confinement dans 19 départements. Si le reconfinement aurait pu être source d'espoir pour le personnel soignant, ce dernier ne semble pas vouloir se faire d'illusion. "On va droit dans le mur, ce qui a été décidé ces derniers jours n'a aucune chance de casser l'épidémie", déclarait récemment dans Le Parisien Jean-François Timsit, chef du service de réanimation de l'hôpital Bichat.
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