Covid-19 : que révèlent les indicateurs de la circulation du virus dans les eaux usées ?

Publié le 19 janvier 2022 à 17h27

Source : TF1 Info

ÉPIDÉMIE - Mardi 18 janvier, la France a battu son record de contaminations au Covid-19. Pourtant, les scientifiques entrevoient déjà la fin de la cinquième vague. Un indicateur permet d'en savoir plus : la circulation du virus dans les eaux usées.

C'est un paradoxe étonnant dans la lutte contre la pandémie. Alors que le nombre de patients en réanimation se stabilise, et que plusieurs scientifiques laissent entendre que le plus dur est derrière nous, le nombre de cas a encore battu un record. Mardi 18 janvier, Santé publique France a enregistré plus de 460.000 tests positifs en 24 heures, du jamais vu dans le pays. Le taux de positivité des tests, lui, continue de grimper.

Faut-il donc oublier l'espoir d'un pic de la cinquième vague dans les jours à venir ? Pas forcément. En plus d'une stratégie de dépistage massif, la France possède une base de données sur la circulation du virus dans les eaux usées : lorsqu'une personne est malade, elle sécrète du virus dans ses selles. La quantité du virus dans les eaux usées permet ainsi de suivre la tendance de l'épidémie. Ce suivi est opéré par le réseau Obépine, au moins jusqu'en avril prochain. Et les indicateurs font naître l'espoir d'une fin de vague à venir.

"La dynamique à la hausse est cassée"

Selon le virologue Vincent Maréchal, co-fondateur du réseau, la hausse de la circulation du virus dans les eaux usées s'est estompée dans de nombreux départements. "Depuis une quinzaine de jours, dans 70 à 75% des stations que nous suivons, nous observons un changement de tendance", explique-t-il à LCI. "Auparavant, nous avions, sur la quasi-totalité des stations, des signaux en augmentation régulière. Désormais, certaines d'entre elles arrivent sur un plateau ou sont en diminution."

C'est notamment le cas de l'Île-de-France. Selon le réseau Obépine, la tendance sur les sept derniers jours est également à la stabilisation ou à la baisse dans plusieurs stations de Provence-Alpes-Côte d'Azur, au sud de la région lyonnaise, en Bretagne, ou encore dans le Nord. "La dynamique à la hausse est cassée, mais il faut rester prudent sur ce que cela peut vouloir dire à plus long terme", tempère Vincent Maréchal. "Nous restons à des niveaux de circulation extrêmement élevés, qui dépassent les vagues précédentes."

Toutefois, "un ensemble d'indicateurs montre que nous ne sommes pas loin du pic, ou peut-être un petit peu derrière", poursuit le virologue. "Globalement, j'ai le sentiment que nous arrivons à un changement de tendance, plusieurs indicateurs vont dans ce sens. Mais il reste une très grande hétérogénéité entre les territoires. Dans certains, cela continuer de flamber. Restons prudents."


Idèr NABILI

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