Covid-19 : que sait-on du sous-variant BA.2.75, potentiel candidat à une nouvelle vague à l'automne ?

Publié le 10 juillet 2022 à 16h22

Source : TF1 Info

L’Organisation mondiale de la Santé vient d’ajouter un nouveau sous-variant à sa "liste noire".
Son potentiel de diffusion en fait un candidat idéal pour alimenter une nouvelle vague à l’automne.

Après BA.2 et BA.5, la gamme Omicron s'agrandit encore. Un nouveau sous-variant, baptisé BA.2.75, fait actuellement l'objet d'une surveillance étroite. "Pour l’instant, il est très peu détecté en Europe et nul ne sait comment il se comportera face à BA.5, mais ses mutations en font un candidat pour alimenter une nouvelle vague à l’automne", estime le professeur d’épidémiologie Arnaud Fontanet, dans un entretien au Journal du Dimanche. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) vient de le placer sur sa "liste noire" des sous-variants à surveiller.

Quelques cas détectés en Europe

Toutefois, selon la scientifique en chef de l'OMS, Soumya Swaminathan, "il est encore trop tôt pour savoir si ce sous-variant dispose de propriétés d'invasion immunitaire plus fortes et s'il aura des effets plus sévères sur le plan clinique". Repéré début juin en Inde, ce nouveau sous-variant est aujourd'hui associé à la nouvelle poussée de Covid-19 à laquelle est confrontée le pays depuis quelques semaines. Ailleurs dans le monde, seuls quelques cas ont été identifiés au Danemark, en Allemagne et au Royaume-Uni, ainsi qu’au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Descendant de BA.2, ce nouveau sous-variant - dit de seconde génération - présente un profil de mutation qui laisse entendre qu'il pourrait être encore plus contagieux que ses prédécesseurs. "Le virus continue d'évoluer. On assiste à une sélection naturelle des variants les plus transmissibles et les plus capables de contourner l’immunité, décrypte le chercheur de l'institut Pasteur et membre du Conseil scientifique auprès du JDD. À ce jeu, le plus fort remplace le précédent, et ainsi de suite, depuis la souche de Wuhan. Omicron n’a pas encore exploré toute la gamme de ses potentialités." 

Concernant le sous-variant BA.2.75, les scientifiques ont détecté en laboratoire 8 mutations nouvelles (par rapport à BA.2). L'une d'elles, appelée "G446S", attire notamment leur attention. Et pour cause. "Elle est dans une zone censée être très antigénique. Du coup, on peut imaginer qu’un tel changement va empêcher de reconnaître un paquet d’anticorps et donc accentuer l’échappement immunitaire par rapport à BA.2", explique au Parisien Étienne Simon-Lorière, responsable de l’unité de génomique évolutive des virus à ARN à l’Institut Pasteur.  Ce qui, de fait, le rendrait résistant aux vaccins actuels.


Matthieu DELACHARLERY

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