Covid-19 : se faire tester chez son kiné, comment ça marche ?

En manque de bras pour répondre à une demande croissante, le gouvernement a autorisé la semaine dernière les masseurs-kinésithérapeutes à réaliser les prélèvements nasopharyngés PCR pour les tests de dépistage au nouveau Covid-19. Une bonne chose, estime Sébastien Guérard, président de la Fédération française des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR). 

"Chaque jour, plus d’un million de patients défilent dans les cabinets des masseurs-kinésithérapeutes. Surtout, nous retrouvons dans notre population-cible la plupart des profils considérés comme fragiles, notamment les personnes âgées", explique le praticien. 

Pour être habilité à effectuer ce test, votre kinésithérapeute doit "avoir suivi une formation spécifique à la réalisation de l'examen conforme aux recommandations de la Société française de microbiologie", stipule l'arrêté publié dans le Journal Officiel. "Beaucoup de kinés ont travaillé dans des centres de dépistage et sont donc aptes à réaliser ce test. La difficulté, à l'heure actuelle, réside dans l'approvisionnement en matériel", explique Sébastien Guérard. Par ailleurs, les prélèvements s'effectuant uniquement sur la base du volontariat, tous les praticiens ne vous les proposeront pas.

Rien n'est moins sûr, à vrai dire. En dépit de leur bonne volonté, que soit en l’intégrant dans la consultation ou en établissant des plages horaires spécifiques, tous les kinés ne sont pas en mesure de procéder à des tests de dépistage au Covid-19. Frédéric Lahmi, masseur-kinésithérapeute à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), reçoit par exemple chaque jour une cinquantaine de patients. A l’entendre, difficile de trouver le temps nécessaire pour réaliser des tests en plus de son travail au quotidien. "Je fais déjà des journées en continu. Et je ne vois pas où je pourrais prendre des patients supplémentaires", explique-t-il. 

Si votre kiné vous teste, vous n’aurez rien à débourser. Le dépistage RT-PCR s'effectue sans ordonnance médicale et il est intégralement remboursé par la Sécurité sociale.