Devenu majoritaire au Danemark, le sous-variant a été détecté "à des niveaux très faibles" en France.Pour les scientifiques, il pourrait être aussi contagieux qu'Omicron.Invité sur LCI, Olivier Véran se veut rassurant, mais attend de nouvelles données scientifiques.
Après Delta et Omicron, voilà que le BA.2, sous-variant de ce dernier, interroge. Encore très peu présent dans l'Hexagone, selon les dernières données de Santé publique France, il est aujourd’hui majoritaire au Danemark. Là-bas, ce “petit frère” d’Omicron représente pas moins de 66% des souches séquencées de SARS-CoV-2, rapporte Le Monde. De l’autre côté du globe, l'Inde, avec plus d'1,3 milliard d'habitants, déclare cette semaine qu’il pourrait à terme remplacer Omicron. Faut-il s’en inquiéter en France ? Peut-il remettre en cause la levée des restrictions sanitaires courant février ?
Il est impossible à ce stade de répondre. D’une part, peu de données existe à son sujet. D’autre part, moins d’une soixantaine de cas ont été certifiés par séquençage sur l’ensemble du territoire français, assure ce matin sur LCI Olivier Véran.
"On pourrait se recontaminer au BA.2"
“Ce que nous disent les Danois, c'est que c'est exactement le même (variant qu'Omicron, NDLR), à une différence près qu'il nous faut explorer, je n'ai pas de conclusions à faire à ce stade”, prévient le ministre de la Santé et des Solidarités face à Elizabeth Martichoux. Et d’ajouter, le bas du visage couvert : “On pourrait potentiellement se recontaminer au BA.2 même après une contamination au variant Omicron”, comme c’est le cas pour les autres souches. Contracter le variant Delta n’empêche pas plus tard, par exemple, une contamination à Omicron.
Toutefois, la présence de ce sous-variant à l’étranger - 181 cas en Suède, 426 cas au Royaume-Uni et plus de 8000 cas dans le monde - questionne. Au Danemark, où il est aujourd’hui majoritaire, “il a l’air de prendre le pouvoir, souligne, ce mardi matin, Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique. Si tel est le cas, “cela voudrait dire qu’il est plus transmissible encore” que son aîné, avance-t-il sur France Info. De quoi y voir un mauvais augure après "l’expérience Omicron". “Des dizaines de cas aujourd’hui, ça peut vouloir dire des milliers de cas quelques jours ou semaines plus tard”, prévient Olivier Véran sur LCI.
Ce variant BA.2 a la couleur, l'odeur, le goût d'Omicron, mais ce n'est pas exactement Omicron.
Olivier Véran, ministre de la Santé et des Solidarités
Quelques jours plus tôt, sur cette même chaîne, le Pr. Antoine Flahaut avertissait que le pays danois figurait parmi les “pays qui séquençaient le plus", contrairement à la France. Une explication du nombre de contaminations ? Pas certain. "Aujourd’hui, les cas en France sont sous-estimés”, répond Jean-François Delfraissy, pointant les difficultés de criblage dans l'Hexagone.
Quid de la gravité ?
Quelques traits du nouveau venu se dessinent tout de même. “Ce variant BA.2 a la couleur, l'odeur, le goût d'Omicron, mais ce n'est pas exactement Omicron”, selon le ministre qui évoque plutôt un “sous-lignage” de ce variant. D’après les scientifiques qui ont déchiffré la séquence du génome, BA.2 porte 28 mutations de plus que son "grand frère". Bonne nouvelle cependant, le benjamin en dispose moins sur la protéine Spike, “la clé d’entrée du virus” chez nous. Il serait donc, à l'image de son parent, peu virulent. Pour le ministre, “les cellules humaines pourraient ne pas reconnaître BA.2 alors même qu’elles auraient déjà été exposées à Omicron”.
De son côté, Jean-François Delfraissy hésite.“ Sa gravité ? Je ne la connais pas, déplore-t-il sur la radio publique. Si on a un variant qui n'est pas grave, somme toute, le problème est différent.”
Se basant sur la situation en Inde et au Danemark, "'il n'y aurait pas de grosse différence de gravité par rapport à Omicron. (...) Je serais très surpris que le BA.2 ait un impact sur l'actuelle vague du variant Omicron", rassurait il y a quelques jours le virologue Tom Peacock, de l'Imperial College de Londres sur Twitter. De son côté, l'Organisation mondiale de la santé, qui a classé Omicron comme "variant préoccupant", elle ne distingue pas, à ce stade le sous-variant BA.2.
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