Covid-19 : le défi de la vaccination

Covid-19 : suspendu puis réautorisé, le vaccin AstraZeneca finalement réservé aux plus de 55 ans

Maxence GEVIN avec AFP
Publié le 19 mars 2021 à 21h57
Des seringues contenant des doses du vaccin AstraZeneca contre le Covid-19, préparées chez un médecin libéral à Paris le 25 février 2021.

Des seringues contenant des doses du vaccin AstraZeneca contre le Covid-19, préparées chez un médecin libéral à Paris le 25 février 2021.

Source : CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

NOUVELLES RÈGLES - Après l'avis du régulateur européen, la Haute autorité de santé (HAS) s'est déclarée favorable à la reprise "sans délai" des injections d'AstraZeneca en France. Elle a toutefois recommandé de réserver ce vaccin aux personnes de 55 ans et plus.

Un feu vert conditionné. Dans un avis rendu ce vendredi, la Haute autorité de santé (HAS) a autorisé la reprise "sans délai" de la vaccination en France avec AstraZeneca. Elle rappelle que ce vaccin permet une "prévention des hospitalisations liées à la Covid-19 de 94%". 

En revanche, l'instance recommande de  le réserver aux personnes de 55 ans et plus (jusque-là, il était préconisé pour les 50 ans et plus). Un seuil qui s'explique par le fait que les graves - et rares - troubles de la coagulation (à l'origine de la suspension du vaccin AstraZeneca dans plusieurs pays européens) aient uniquement été observés chez des moins de 55 ans. Pour rappel, jusque-là, trois cas ont été détectés en France. 

Des pathologies "très rares"

Bien qu'aucun lien n'ait été établi entre le vaccin du laboratoire anglo-suédois et les cas de thrombose, la vigilance reste de mise du côté des autorités sanitaires. "Il y a un doute de sur-risque de maladie grave" chez les moins de 55 ans, allègue ainsi le Pr Dominique Le Guludec, présidente de la HAS. Or "pour les personnes jeunes, qui pour la plupart n'ont pas de risques de faire un Covid sévère, prendre un risque, même très faible, d'une maladie sévère, voire mortelle, ne nous paraît pas devoir être recommandé", renchérit la Pr Elisabeth Bouvet, présidente de la commission technique des vaccinations.

Reprise de la vaccination à l’AstraZeneca : la confiance ébranlée ?Source : JT 13h Semaine

Pour prendre sa décision, la HAS s'est appuyée sur les données de l'Agence européenne des médicaments (EMA). Dans un avis rendu public jeudi, le régulateur européen a jugé le vaccin AstraZeneca "sûr et efficace" mais estimé que la "possibilité de lien entre le vaccin et des cas de coagulation intravasculaire disséminée (trouble de la coagulation, NDLR) et de thrombose veineuse cérébrale (formation de caillots dans des veines du cerveau) ne peut être écarté". Ces pathologies sont "très rares", mais "graves", et n'ont "rien à voir" avec les thromboses habituelles telles que la phlébite, précise Dominique Le Guludec.

En tout, 25 cas personnes en Europe ont manifesté de graves problèmes de circulation sanguine après avoir reçu une injection du vaccin AstraZeneca, entraînant 9 décès, chez des moins de 55 ans. En France, sur un 1,4 million de doses administrées, un cas de coagulation intravasculaire disséminée a été signalé chez une femme de 26 ans, et deux cas de thrombose veineuse cérébrale chez un homme de 51 ans et une de femme de 24 ans. Ces deux dernières personnes se trouvant "en cours de rétablissement". 

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Plusieurs pays européens, dont la France lundi, avaient suspendu l'utilisation de l'AstraZeneca en raison des craintes suscitées par ces troubles de la coagulation. Pour restaurer la confiance après sa réhabilitation, le Premier ministre Jean Castex a reçu ce vendredi une première dose du vaccin du laboratoire anglo-suédois. Boris Johnson et d'autres dirigeants européens, comme Angela Merkel ou Mario Draghi, devrait suivre dans les prochaines semaines. 


Maxence GEVIN avec AFP

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