Une nouvelle manifestation du variant Omicron semble avoir été identifiée par des pédiatres.Les plus jeunes sont davantage concernés par cette complication de type laryngo-trachéo-bronchite.Passagère, celle-ci serait toutefois sans conséquences.
Le variant Omicron serait-il à l'origine d'une recrudescence de laryngites chez les plus jeunes ? C’est en tout cas ce que semblent mettre en évidence les travaux de médecins de l’hôpital pédiatrique de Boston, dans le Massachusetts (États-Unis) tout juste publiés dans la revue Pediatrics. Ces derniers expliquent avoir soigné entre mars 2020 et janvier 2022, 75 enfants à la fois atteints de cette affection et positifs au Covid, et en l'occurrence majoritairement au variant Omicron (81%). Selon leurs conclusions, les garçons de moins de deux seraient principalement concernés.
Si aucun patient n’est décédé, 12% ont dû être hospitalisés en raison de symptômes caractéristiques, à savoir des quintes de toux aiguës et une respiration sifflante ou "aboyante", due au gonflement du larynx, qui lui vaut désormais le surnom de "toux du phoque" ou "croup".
Entre un et trois jours d'hospitalisation
"Il y avait une délimitation très claire entre le moment où Omicron est devenu le variant dominant et le moment où nous avons commencé à voir une augmentation du nombre de patients atteints de croup", précise le Dr Ryan Brewster, pédiatre et co-auteur de l'étude, à Reuters.
Depuis la publication de ces résultats, plusieurs médecins français ont eu l'occasion de corroborer ce constat en cas de contamination à Omicron chez les enfants dans l'Hexagone. "Depuis un mois environ, on voit plus de laryngites chez les enfants de 3 à 4 ans et lorsqu’on les dépiste, ils sont positifs", confirme ainsi Raïssa Brulé-Pépin, pédiatre au CHU d’Amiens (Somme), auprès du Parisien. Elle se veut toutefois rassurante : "Ce ne sont pas forcément des cas graves, on arrive à les soigner avec des corticoïdes."
New research led by Dr. Ryan Brewster has uncovered a potential link between the #Omicron variant and cases of #Croup in babies and young children. via @Forbes . https://t.co/mExu44EFkx — Boston Children's (@BostonChildrens) March 17, 2022
A titre de repère, les enfants inclus dans l’étude américaine ayant nécessité une prise en charge hospitalière, en cas d’insuffisance respiratoire, sont restés hospitalisés entre un et trois jours.
"Pas le feu au lac"
La localisation préférentielle du variant Omicron dans les voies aériennes supérieures pourrait être à l'origine de l'apparition de ce nouveau symptôme. "Il s’agit d’un microsignal. Ce parallèle entre Omicron et le croup n’est pas étonnant car le variant touche davantage les voies supérieures que les poumons, mais il n’y a pas le feu au lac", détaille auprès du Parisien, le docteur Robert Cohen, président du Conseil professionnel de pédiatrie, insistant sur le fait que cela n'a "rien à voir avec le PIMS, bien plus caractéristique du SARS-CoV-2".
En cas d'apparition de tels symptômes, les auteurs de l’étude recommandent de garder les enfants au calme et de leur faire respirer de la vapeur d’eau chaude, lors d’une douche, par exemple. En cas de symptômes persistants, une consultation en vue d'une éventuelle prise en charge de l’enfant s'impose.