Covid-19 : Pfizer signe un accord pour faciliter l'accès de son traitement aux pays pauvres

Maxence GEVIN avec AFP
Publié le 16 novembre 2021 à 14h51
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ILLUSTRATION - Source : Angela Weiss / AFP

BONNE NOUVELLE - Le géant pharmaceutique américain Pfizer a signé ce mardi un accord de licence volontaire avec la Communauté de brevets sur les médicaments (MPP). Celui-ci va permettre au laboratoire de diffuser sa pilule anti-Covid au-delà des pays riches, une fois qu'elle aura été autorisée.

Un arsenal anti-Covid qui continue de se diversifier. Pfizer et la Communauté de brevets sur les médicaments (MPP), une initiative créée par Unitaid, ont annoncé ce mardi que le laboratoire avait signé un accord de licence volontaire sur sa pilule anti-Covid. Ce compromis va permettre de diffuser ce nouveau traitement au-delà des pays riches, une fois qu'il aura été autorisé par les instances de santé. 

Pour tous les pays pauvres ou en développement

Ainsi, les fabricants de médicaments génériques, "qui se voient accorder des sous-licences, pourront fournir le nouveau médicament en association avec le ritonavir (un médicament utilisé contre le virus du sida, ndlr) à 95 pays, couvrant jusqu'à environ 53% de la population mondiale", a précisé un porte-parole d'Unitaid, Hervé Verhoosen, lors d'un briefing de l'ONU à Genève. Tous les pays à revenu "moyen inférieur" et "inférieur" et les "pays à revenu moyen supérieur d'Afrique subsaharienne" ainsi que les pays à "revenu moyen supérieur qui ont accédé à ce statut au cours des cinq dernières années" pourront accéder à cette pilule, a-t-il encore promis. 

En revanche, l'Argentine, le Brésil, la Chine, la Malaisie ou encore la Thaïlande - qui ont d'importantes capacités de fabrication de génériques - ne font pas partie de l'accord. 

Pas de redevances sur les ventes dans les pays pauvres

Le prix de ce médicament, commercialisé sous le nom de Paxlovid, sera aux alentours de 700 dollars dans les pays riches, a estimé Médecins sans frontières, et sera adapté dans les autres. À noter que Pfizer ne recevra pas de redevances sur les ventes dans les pays à faible revenu. Le laboratoire va aussi renoncer aux redevances sur les ventes dans tous les pays couverts par l'accord tant que le Covid-19 restera classé comme une urgence de santé publique de portée internationale par l'Organisation mondiale de la santé.

Début novembre, Pfizer, qui commercialise déjà avec l'allemand BioNTech l'un des vaccins les plus efficaces contre le Covid-19, avait communiqué des résultats intermédiaires d'essais cliniques très encourageants. Selon ceux-ci, l'antiviral oral PF-07321332 serait efficace à 89% pour prévenir le risque d'hospitalisation ou de décès chez les adultes présentant un risque élevé de développer une forme grave de la maladie. "Ces résultats prometteurs doivent encore être confirmés", a toutefois rappelé Esteban Burrone, responsable de l'élaboration des politiques à la MPP. Mais si c'est le cas, la disponibilité "sera une question de mois, pas d'années, mais pas de semaines non plus".

"Un rôle vital dans la réduction des infections du Covid-19"

Avec cet accord, Pfizer marche sur les traces de son concurrent Merck, qui a conclu un pacte similaire avec la MPP pour son propre anti-Covid oral, le molnupiravir. Ces deux antiviraux agissent en diminuant la capacité d'un virus à se répliquer, freinant ainsi la maladie. Ils doivent être administrés dans les 3 à 5 jours suivant l'apparition de symptômes. 

Faciles à utiliser, car pouvant être pris chez soi, ces traitements représentent un complément idéal aux vaccins. "Nous pensons que les antiviraux oraux peuvent jouer un rôle vital dans la réduction de la gravité des infections de Covid-19, ce qui réduit le fardeau sur notre système de soins et peut sauver des vies", s'est félicité Albert Bourla, le PDG de Pfizer.


Maxence GEVIN avec AFP

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