Covid-19 : une start-up nantaise sur la piste d'un vaccin innovant

M.D.
Publié le 21 septembre 2020 à 12h17, mis à jour le 21 septembre 2020 à 15h35

Source : JT 20h WE

SOLUTION ? - Comme beaucoup d'autres, l'entreprise française Ose Immunotherapeutics s'est lancée dans la course au vaccin contre le coronavirus. Mais avec une approche totalement différente : elle mise sur les lymphocytes T. Un procédé innovant qui a déjà fait ses preuves lors de l'épidémie de Sras en 2002.

Éduquer des cellules, en modifiant leurs caractéristiques génétiques, pour en faire des agents tueurs de Covid-19. C’est l’une des pistes de traitements les plus prometteuses parmi les 170 essais en cours dans le monde. On la doit à une jeune pousse française, Ose Immunotherapeutics. Spécialiste des biotechnologies, la start-up, basée à Nantes, a lancé cet été les premiers essais d’une méthode pour le moins innovante : plutôt que de travailler sur les anticorps, comme la plupart des autres laboratoires, elle se concentre sur un type de globule blanc très particulier, les lymphocytes T "à mémoire". 

Ces cellules qui peuplent notre organisme ont l’avantage d’offrir une réaction immunitaire plus rapide et surtout plus durable. "Lorsque l'organisme se défend contre un agent pathogène, il subsiste une mémoire immunologique, générée notamment avec les lymphocytes T. Et dès qu’ils vont rencontrer à nouveau le virus, ils vont s'activer", explique Vanessa Gauttier, immunologiste au sein du laboratoire Ose Immunotherapeutics. 

Une méthode à contre-courant

Avant l’épidémie, l’équipe de chercheurs travaillait sur la mise au point d’un vaccin contre le cancer du poumon. Les résultats étaient prometteurs. Les lymphocytes T sont en effet capables d’attaquer des tumeurs. Alors pourquoi ne pas les programmer contre un virus ? "Un lymphocyte éduqué peut reconnaître spécifiquement une cellule infectée et une cellule saine. De cette manière, il peut scanner chaque cellule et n’attaquer que la cellule infectée par le virus", décrypte Nicolas Poirier, directeur scientifique chez Ose Immunotherapeutics.

Une stratégie à contre-courant de la plupart des essais en cours qui cherchent, eux, à produire des anticorps. 

Mais, comme le rappelle Nicolas Poirier, le problème des anticorps est qu’ils n’apportent pas une protection à très long terme. "On parle de quelques mois. A l’inverse, quand on fait appel aux cellules lymphocytes T et à leur mémoire, on obtient une réponse longue", affirme-t-il.

La méthode a déjà fait ses preuves dans le passé. Pour le Syndrome Respiratoire Aigu Sévère (Sras), responsable de plusieurs milliers de morts entre 2002 et 2003, les lymphocytes T mémoire sont toujours présents dans l'organisme des personnes vaccinées, dix-sept ans après l’épidémie. 

La jeune pousse nantaise a déjà commencé la production de ce vaccin. Les premiers essais sur des humains devraient a priori commencer avant la fin de l’année. 


M.D.

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