MUTATION - Le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, était l'invité du JT de 20H de TF1 mardi 12 janvier. Plutôt serein quant à la situation épidémique de pays, il exprimait en revanche son inquiétude quant au "danger potentiel" du variant anglais.
Tandis que le nombre quotidien de contaminations reste à un niveau relativement élevé, 189.834 personnes ont déjà reçu une dose du vaccin, selon les chiffres du ministère de la Santé communiqués à TF1 et LCI mardi soir. Invité du JT de 20H, le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, ne cache pas son inquiétude.
Non pas en raison du lent démarrage de la campagne de vaccination, mais vis-à-vis du variant anglais, qui serait selon de récentes études 56% plus contagieux que le Sars-CoV2. Tout en assurant que le pays ne se trouve pas "dans l'extrême urgence", il appelle à continuer consciencieusement à respecter des gestes barrières.
"Un danger potentiel"
"Le variant anglais est apparu en Angleterre vers la mi-septembre et est devenu responsable de 50% des contaminations vers la mi-décembre, donc au bout de 3 mois environ", explique le professeur. En France, le virus est apparu pour la première fois le 13 décembre, et représente désormais 1% des contaminations, selon les résultats préliminaires d'une enquête menée sur deux jours la semaine passée dévoilée ce mardi par Olivier Véran.
"Si nous faisons des projections mathématiques, [...] nous sommes capables de prévoir dans une certaine mesure combien il y en aura le 1er février, puis le 1er mars, puis le 1er avril. On est en train d’anticiper un danger potentiel", assure Jean-François Delfraissy.
Le variant sud-africain "probablement plus toxique"
Si rien n'est fait pour barrer la route de ce variant, l'immunologue craint la contamination de "plusieurs milliers de personnes" d'ici fin avril. "Le meilleur barrage, c’est de poursuivre avec intensité les mesures barrières. Parce que la bonne nouvelle, c’est que le mutant anglais est sensible aux mesures de distanciation, au port du masque, au lavage des mains..."
Grâce à ces mesures, espère-t-il également, le pays sera susceptible contenir de son mieux la propagation du variant sud-africain, dont un premier cas a été détecté le 31 décembre dernier sur le territoire français. "Probablement plus toxique que le variant anglais", celui-ci pourrait, selon Jean-François Delfraissy, "peut-être en partie échapper au vaccin".
Le président du Conseil scientifique suggère d'ailleurs une restriction des voyages en provenance et vers l'Angleterre, l'Écosse ou l'Irlande, qui fait actuellement face à un "tsunami" de contaminations. 31% des cas enregistrés dans le pays depuis le début de l'épidémie l'ont été la semaine dernière, en faisant le pays qui connaît le plus fort taux de propagation du virus en Europe.
Selon le Pr Delfraissy, des mesures plus strictes à prendre seront aussi "probablement" à prendre. "Mais ce sont là des décisions politiques", estime-t-il, se refusant à donner son avis sur un éventuel reconfinement. "Laissons-nous quelques jours pour finir de regarder les conséquences du 31 décembre, ce que deviennent les premiers chiffres de ce mutant anglais, et poursuivons intensivement la vaccination", suggère-t-il plutôt. "Dans l'équilibre et la course de vitesse, on va pouvoir se rattraper."
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