Covid-19 : la propagation fulgurante du variant Omicron

Contagiosité, symptômes, vaccin… Ce que l'on sait sur le variant Omicron

I.N.
Publié le 1 janvier 2022 à 17h14, mis à jour le 3 janvier 2022 à 15h59
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Source : JT 20h WE

MUTATION - Depuis jeudi 30 décembre, le variant Omicron est officiellement devenu la souche majoritaire en France. Contagiosité accrue, symptômes provoqués, propagation dans le monde, impacts sur les services de soins, effets de la vaccination… Que sait-on désormais de ce variant ?

Quelques semaines à peine après sa découverte en Afrique australe, le variant Omicron a déjà submergé le pays. Jeudi 30 décembre, dans son bulletin hebdomadaire, l'agence sanitaire Santé publique France a indiqué que plus de 62% des cas positifs enregistrés en France l'étaient en raison de cette mutation. Une arrivée fulgurante sur le territoire, alors que la vague de Delta n'est toujours pas terminée. Voici ce que nous savons déjà sur ce variant.

Une contagiosité accrue

Il s'agit de sa caractéristique principale : sa contagiosité semble largement supérieure aux souches précédentes. "Omicron est dangereux au sens des contaminations", expliquait ces derniers jours sur LCI le Pr Didier Sicard, ancien président du Comité consultatif national d'éthique. "C'est un rapport de 1 à 10 : le premier virus, on lui donnerait 1, le Delta on lui donnerait 3, et Omicron on lui donnerait 10."

Une contagiosité supérieure à ses prédécesseurs qui se confirme dans les chiffres français. Ces derniers jours, le pays passe régulièrement la barre des 200.000 tests positifs quotidiens et le taux d'incidence dépasse les 1250 cas pour 100.000 habitants. Du jamais vu depuis le début de la pandémie.

Une propagation partout sur la planète

Mais la France est loin d'être le seul pays touché par Omicron. Ce variant a rapidement été détecté aux quatre coins de la planète. Il est même devenu majoritaire dans plusieurs territoires : le Danemark, où le nombre de cas a été multiplié par 46 en trois mois, le Royaume-Uni, en avance de quelques jours sur la France, en Israël, aux États-Unis ou encore en Afrique du Sud, même si la vague semble avoir pris fin.

Toux, fièvre, fatigue… Des symptômes similaires à la grippe

Si Omicron est plus contagieux que les anciennes souches, il provoque également des symptômes différents. Selon les scientifiques, la gorge qui gratte, les éruptions cutanées - notamment chez les enfants -, les douleurs musculaires ou encore une fatigue importante caractérisent régulièrement une infection par Omicron.

D'autres symptômes tels que la toux, l'écoulement nasal, de la fièvre ou des vomissements ont par ailleurs été repérées par les Centres de contrôle et de prévention des maladies aux États-Unis, ainsi que des sueurs nocturnes. Cette fois, pas de perte de goût ou d'odorat qui ont caractérisé les souches précédentes.

Moins d'hospitalisations et de décès

Les formes graves, si elles existent toujours, semblent également devenir moins courantes. En Afrique du Sud, le premier pays à avoir passé la vague Omicron, les hôpitaux n'ont pas été submergés malgré des records de contaminations. "Bien que le variant Omicron soit hautement transmissible, les taux d'hospitalisation ont été plus faibles que lors des vagues précédentes", a constaté la présidence sud-africaine. Le nombre de décès a, lui aussi, été plus faible que lors des précédents pics.

Le ministre de la Santé Olivier Véran préfère observer les données anglaises, "le recul le plus important et le plus fiable que nous avons", indiquait-il ces derniers jours à l'Assemblée nationale. Les premiers chiffres semblent confirmer le constat sud-africain. "Les chiffres publiés mardi soir y montrent une augmentation des hospitalisations de l'ordre de 49% sur une semaine", affirmait-il devant les députés. "C'est une accélération, mais il n'y a pas de corrélation avec l'augmentation de la circulation du virus. Avec le nombre de cas positifs enregistrés en Angleterre, on aurait pu s'attendre à une hausse beaucoup plus forte (des hospitalisations)."

Les poumons moins touchés ?

L'une des raisons pour lesquelles Omicron semble pousser moins de monde vers les hôpitaux pourrait être sa moindre capacité à toucher les poumons. Selon Deenan Pillay, professeur de virologie à Londres, ce variant "semble infecter les voies respiratoires supérieures, les cellules de la gorge", plutôt que "les cellules des poumons", indique-t-il auprès du Guardian. Une façon pour le virus d'être plus transmissible, mais moins virulent. A contrario, "un virus qui infecte bien les tissus pulmonaires est plus dangereux, mais moins transmissible", explique le virologue.

Une moindre efficacité de la vaccination

Pour éviter de saturer ses services de soins, la France mise sur la vaccination, et notamment la campagne de rappel. Si celle-ci reste efficace pour éviter les formes graves, elle empêche moins la contamination qu'avec Delta. "Dans le contexte actuel, si vous êtes vacciné avec trois doses, mais positif au Covid-19, l'infection viendra plus probablement du variant Omicron que du Delta", expliquait la semaine dernière à LCI Philippe Amouyel, professeur de santé publique au CHU de Lille. "La vaccination protège, même si ce variant résiste un peu plus au vaccin que son prédécesseur."

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Selon les données de l'Imperial College de Londres, deux mois après la dose de rappel, la protection contre l'hospitalisation provoquée par Omicron reste comprise entre 80% et 86%.


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