Les indicateurs de l'épidémie en France sont là pour en attester : la reprise est bien là.Plusieurs signaux permettent toutefois d'espérer échapper à une nouvelle vague ces prochaines semaines.
"Effectivement l'épidémie repart". Le premier ministre, Jean Castex, l'a confirmé ce lundi, jour de la levée de l'essentiel des restrictions sanitaires en France, alors que les chiffres quotidiens du Covid en France étaient pour le dixième jour consécutif plus élevés que ceux de la semaine précédente. "Il faut encore attendre un petit peu pour voir si cette tendance se confirme mais, effectivement, au niveau de l'Europe, on voit la même chose", avait indiqué dimanche Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Bichat, à Paris sur France Inter. Ce membre du Conseil scientifique y voit "trois raisons" : le sous-variant BA2, désormais majoritaire et "un peu plus transmissible", la "réouverture des écoles" après les vacances d'hiver et "probablement un relâchement de la population".
Cette inversion de tendance reste néanmoins pour l'heure sans effet dans les services de soins critiques, et ce, malgré une hausse du nombre d'hospitalisations enregistrée dimanche. Quels sont les paramètres qui permettent d'espérer que cela dure et qu'on échappe, in fine, à une nouvelle vague ?
Les projections de Pasteur
Selon de nouvelles modélisations publiées jeudi, l'Institut Pasteur souligne que la levée de mesures sanitaires, comme le port du masque dans la plupart des lieux publics et la fin du pass vaccinal à partir du 14 mars, devrait bien amener à une nouvelle hausse des cas, tout en signifiant que cette augmentation devrait être limitée, quel que soit le taux de transmission. Que les projections se basent sur un potentiel taux de transmission de 40% ou de 130% dans ses scénarios les plus pessimistes, le pic des contaminations "pourrait dépasser 100.000 cas quotidiens en mars", un chiffre élevé mais "très inférieur au pic de janvier".
Pour rappel, à cette période, le nombre de cas quotidiens en France avait très rapidement atteint des niveaux sans précédent depuis le début de la crise sanitaire, en mars 2020. Le pic avait été atteint mi-janvier, dépassant alors les 325.000 cas quotidiens, selon les données de l'Institut Pasteur.
Une bonne immunité collective
Pour les experts, la forte vaccination de la population et le nombre élevé de personnes ayant déjà été infectées confère une immunité protectrice. En tout cas "en termes d'hospitalisations", précise Yazdan Yazdanpanah.
A titre de repère, 54,25 millions de personnes ont reçu au moins une injection en France (80,5% de la population totale), 53,32 ont un schéma vaccinal complet (79,1%) et 39,3 millions ont reçu une dose de rappel.
Moindre virulence d'Omicron et de son "cousin"
Au 9 mars, les données de Santé publique France indiquaient que le sous-variant BA.2, représenterait entre 25 et 40% des cas Omicron, tous deux réputés extrêmement contagieux. Les premières données sur la sévérité de ce nouveau variant se veulent toutefois rassurantes. Selon les conclusions de l'Organisation Mondiale de la Santé, BA.2 ne présente pas une virulence accrue comparée à BA.1. "Nous ne voyons pas de différence en termes de gravité entre BA.1 et BA.2 et donc c'est un niveau de gravité similaire en termes de risques d'hospitalisation", déclarait mardi 22 février Maria van Kerkhove, épidémiologiste à l'OMS.
L'arrivée des beaux jours
Plusieurs experts ont par ailleurs estimé ces derniers jours que l'allégement des mesures intervient dans un bon timing, malgré le "rebond" observé, l'arrivée des beaux jours étant synonyme de reprise des activités en extérieur et d’aération plus fréquente des intérieurs qui limitent la propagation du virus.
Pour autant, la vigilance reste de mise. "On a un peu de marge, mais il ne faudrait pas que ce relâchement des mesures et que la reprise des activités sociales engendre une hausse trop importante du facteur de reproduction du virus", a notamment alerté ces derniers jours l'épidémiologiste Pascal Crépey sollicité par Ouest-France. De fait, l'expérience de ces deux années de pandémie nous a enseignés qu'il était difficile de prédire avec certitude ce que l'avenir nous réserve.
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