D'après un nouveau point épidémiologique de Santé Publique France, "961.550 cas possibles de réinfection" au Covid-19 ont été relevés entre le 2 mars 2021 et le 24 avril 2022.La quasi-totalité d'entre eux sont survenus pendant la cinquième vague et sont dus au très contagieux variant Omicron.
La barre proche d'être franchie : la France approche du million de cas possibles de réinfections par le Covid-19, c'est-à-dire de cas où un second épisode de contamination au Covid a surgi au moins 60 jours après le premier, a indiqué vendredi Santé publique France (SPF). En cause : la flambée de contaminations liées au variant Omicron. "Les résultats obtenus sur les prélèvements compris entre le 2 mars 2021 et le 24 avril 2022 montrent 961.550 cas possibles de réinfection identifiés, dont 96,7% depuis le 06 décembre 2021", a indiqué l'agence sanitaire.
L'écrasante majorité des deuxièmes épisodes est survenue lors de la cinquième vague de la pandémie. "Après une courte stabilisation début janvier 2022, la proportion des cas possibles de réinfection rapportés à l’ensemble des cas de Covid-19 a régulièrement augmenté" et a représenté 6,9% la semaine du 19 avril, a noté l'agence sanitaire. Mais en moyenne, entre le 2 mars 2021 et le 24 avril 2022, ces cas de réinfection ont représenté seulement "3,8 % de l’ensemble des cas confirmés" de Covid-19, avec quelques fluctuations locales : au plus bas 2,5 % en Bretagne et au plus haut 4,8 % en Guyane.
Deux catégories de population ont été les plus touchées par ces possibles réinfections : les adultes âgés de 18 à 40 ans (48% des cas), et les professionnels de santé. Autant de personnes qui pourraient être susceptibles de s'exposer davantage au risque, d'adopter moins de mesures de prévention et d'être moins vaccinées que le reste de la population, a avancé Santé Publique France. Par ailleurs, les femmes ont été aussi un peu plus réinfectées que les hommes.
Omicron probablement responsable d'une "augmentation de la fréquence" des réinfections possibles
Comment expliquer ces centaines de milliers de cas ? Le variant Omicron, très contagieux, est en cause dans une quasi-totalité des réinfections possibles (près de 93%) selon les résultats de criblage disponibles et interprétables, alors même qu'il n'a été détecté sur le territoire national qu'à partir de décembre 2021.
Le variant aurait ainsi vraisemblablement un "rôle notable dans cette augmentation de la fréquence des cas possibles de réinfections". SPF a relevé par ailleurs que depuis son émergence, le délai entre deux épisodes d'infection s'est rallongé : la part de cas possibles de réinfection avec un délai de 60 à 89 jours, le délai minimum retenu par l'analyse, a diminué. Sur l'ensemble de la période étudiée, le délai moyen entre les deux épisodes d’infection est d'un peu plus de 7 mois.
En outre, le rebond de la circulation du Sars-Cov-2 au printemps et l'émergence du sous-lignage d’Omicron BA.2, plus transmissible que BA.1 et devenu majoritaire, sont "deux facteurs pouvant jouer un rôle dans la tendance actuelle à l'augmentation du nombre de réinfections".
Autre piste d'explication : l'immunité conférée par une infection ou la vaccination a pu aussi décliner au cours du temps. "Il semble de plus vraisemblable que la diminution de la protection immunitaire post-infectieuse ou post-vaccinale au cours du temps dans la population française amplifie ce phénomène", a écrit SPF.
À noter toutefois : Santé publique France a rappelé les limites sur ses évaluations de réinfections, par manque de données cliniques, virologiques ou épidémiologiques. Par ailleurs, au regard de la description des cas de réinfections précoces dans le monde, l'agence française a évoqué la possibilité d'abaisser à 30 jours du délai pris en compte entre deux épisodes de Covid. Sans pour autant se montrer convaincue. Dans les cas de "réinfections possibles survenues entre 30 et 59 jours", "le plus probable est que ce soit des cas d'infection prolongée plutôt que des cas de réinfection", a précisé SPF lors d'un point presse.