ON FAIT LE POINT - Citant une étude menée par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé sur la vente de plus de 3 millions de boîtes de Plaquenil®, un collectif de médecins libéraux favorables à l'utilisation du traitement à base d'hydroxychloroquine fait valoir que les effets secondaires indésirables du traitement sont marginaux.
L'hydroxychloroquine est-elle dangereuse pour la santé ? Ce traitement déchaîne les passions depuis que le professeur Raoult au CHU de La Timone, à Marseille, a prôné ses effets salvateurs face au coronavirus, lorsqu'il est associée à l’azythromycine. Aussitôt, les autorités sanitaires ont tiré la sonnette d'alarme : plusieurs cas de toxicité cardiaque ayant parfois nécessité une hospitalisation en réanimation ont été signalés dans l'Hexagone. Faut-il ou non laisser les médecins prescrire de l'hydroxychloroquine, connue en France sous le nom de Plaquénil® ?
Le collectif #COVID19-LaissonsLesMédecinsPrescrire fait partie de ceux qui pensent que la direction générale de la Santé s'est montrée trop timide. Et de s'appuyer sur une étude de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) portant sur les effets secondaires de la chloroquine à partir des données des ventes de 3.987.854 de boîtes entre le 1er janvier 2017 et le 31 décembre 2019, comprenant à l'intérieur 30 comprimés dosés à 200 mg.
Les données de pharmacovigilance comportent, sur la période, 312 cas rapportent au moins un effet indésirable, soit moins de 0,01%. Sur ces 312 effets indésirables répertoriés, 21, soit 6,7 %, sont des effets cardiovasculaires dont 4 cas d’insuffisance cardiaque, 8 cas de cardiomyopathie, 8 cas de troubles du rythme au sens large et un cas d'hypertension pulmonaire.
"La grande majorité des effets indésirables rapportés sont des effets oculaires et cutanéo-muqueux, ceux qui sont décrits habituellement lors des traitements au long cours de l’hydroxychloroquine", écrit le collectif de médecins libéraux et hospitaliers #COVID19-LaissonsLesMédecinsPrescrire dans un communiqué qui plaide pour dénoncer la controverse. Selon les données du rapport de l'ANSM, en 3 ans, 2 décès ont été rapportés, dont un cas dans le cadre d’une intoxication médicamenteuse chez un sujet prenant 6 psychotropes (substance que l'on retrouve dans les anxiolytiques) en plus de l’hydroxychloroquine.
"Rapportées au volume des prescriptions, ces données de pharmacovigilance n’expliquent pas les restrictions de prescription imposées par la Direction Générale de la Santé, et ce en comparaison des données de pharmacovigilance, plus préoccupantes, de certains médicaments en vente libre", plaide le collectif, qui rappelle que le Plaquenil® est habituellement prescrit à "une population de personnes fragilisées sur le plan médical".
"Cette étude montre l'innocuité du médicament, puisqu'une fois sur 10.000, il n'y a pas d'effet secondaire", analyse le Dr Mothier, médecin généraliste et consultant pour LCI. Qui note toutefois que "les doses observées sont certainement plus faibles" que ce que requerrait un traitement contre le Covid-19 qui, lui, doit également voir associé un autre médicament. Il cite une autre étude, réalisée à l'hôpital Georges-Pompidou : "Avec l'association des doses actuelles et l'autre médicament, on est obligé d'arrêter le médicament dans 11% des cas".
Le collectif demande la liberté d’auto-prescription de l’hydroxychloroquine associée à l'azithromycine sous stricte surveillance médicale, afin de mener une étude observationnelle portant sur plus d’un millier de médecins français infectés par le Covid-19.
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