Covid long : deux études donnent des pistes d'explications sur les causes de ce syndrome

par N.K avec AFP
Publié le 23 septembre 2023 à 11h10

Source : JT 13h Semaine

Le Covid long est un syndrome qui se manifeste dans les trois mois après l'infection.
Deux récentes études viennent donner des pistes d'explications sur les causes de ce fléau encore mystérieux.
L'une affirme que différents organes subissent des séquelles, tandis que l'autre évoque un mécanisme concentré sur le cerveau.

Fatigue, toux, essoufflement, fièvre, perte du goût ou de l'odorat, dépression... Les symptômes dont peuvent souffrir les malades atteints d'un Covid long sont nombreux. Syndrome encore mystérieux et difficile à définir scientifiquement, ce fléau se manifeste généralement dans les trois mois après l'infection et persiste au moins deux mois. Selon une étude de Santé publique France publiée en juin dernier, le Covid long touche 4% de la population générale adulte, soit 2,06 millions de personnes de plus de 18 ans. 

Aujourd'hui, les chercheurs tentent toujours d'expliquer les causes de ce que l'Organisation mondiale de la santé appelle "l'affection post-Covid-19", plusieurs explications se faisant concurrence sans être d'ailleurs forcément exclusives. Deux récentes études viennent justement donner des pistes : l'une évoquant l'effet conjoint de séquelles dans divers organes, l'autre un mécanisme au niveau des neurones.

Des "anomalies" dans plusieurs organes

La première, publiée vendredi dans le Lancet Respiratory Medicine, se base sur des IRM réalisées chez 259 patients ayant été hospitalisés pour Covid en 2020-2021. Elles ont été comparées avec des examens effectués chez une cinquantaine de personnes jamais infectées. Et le constat est sans appel : près d'un tiers des patients Covid présentaient des "anomalies" dans plusieurs organes, plusieurs mois après leur sortie de l'hôpital.

Parmi ces organes touchés, on compte notamment le cerveau, les poumons, les reins, et, dans une moindre mesure, le cœur et le foie. Les chercheurs ont, par exemple, recensé des lésions de la substance blanche du cerveau, un phénomène qui peut être associé par la littérature scientifique à un léger déclin cognitif.

Il y a "des preuves concrètes que différents organes subissent des changements" après une hospitalisation liée au Covid, a déclaré, lors d'une conférence de presse, Christopher Brightling, co-auteur de l'étude. Pour les chercheurs à l'origine de cette étude, ainsi que des observateurs indépendants, ces résultats ouvrent une piste d'explication au Covid long, c'est-à-dire la persistance de séquelles durables plusieurs mois après l'infection.

Cette étude laisse donc penser que le Covid long "ne s'explique pas par des insuffisances graves concentrées sur un seul organe" mais plutôt "une interaction entre au moins deux anomalies de (différents) organes", avance le pneumologue Matthew Baldwin, qui n'y a pas participé, dans le même numéro du Lancet Respiratory Medicine.

Une autre étude, publiée une semaine plus tôt dans la revue eBiomedicine, a quant à elle plutôt ouvert la piste d'un mécanisme concentré dans le cerveau. Menée par une équipe de l'Inserm, cette étude s'est penchée sur une cinquantaine de patients dont certains ont subi une baisse de leur taux de testostérone, liée à une altération par le virus de certains neurones régulant les fonctions reproductrices.

Les chercheurs ont ensuite mesuré les fonctions cognitives de ces patients, pour constater de moins bonnes performances quand cette catégorie de neurones était affectée. Ces résultats, "suggèrent que l'infection peut entraîner la mort de ces neurones et être à l’origine de certains symptômes qui persistent dans le temps", avance l'Inserm dans un communiqué.


N.K avec AFP

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