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Crise à l'hôpital : est-il vrai que la réintégration des soignants non-vaccinés n'est "absolument pas une réponse" ?

Publié le 2 juin 2022 à 14h01, mis à jour le 5 juin 2022 à 18h56
JT Perso
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Source : JT 20h WE

Certains internautes et élus affirment que réintégrer les soignants suspendus permettrait de résoudre la crise de l'hôpital.
Mais pour Emmanuel Macron, cela ne serait "absolument pas une réponse" au manque de personnel.
Selon les différents CHU, les soignants non-vaccinés représentent une part infime des postes vacants.

La colère et l'indignation sont nées d'une petite phrase. Celle prononcée par Emmanuel Macron à propos de la crise à l'hôpital. En visite ce mardi 31 mai au centre hospitalier du Cotentin, à Cherbourg, le président de la République a affirmé que la "réintégration des soignants non vaccinés" n'était "absolument pas une réponse" au manque de personnel dans les hôpitaux.

De quoi faire réagir internautes et élus, dont certains trouvent cet argument "honteux". "Ne pas réintégrer les soignants en cette période est criminel", écrit ainsi un internaute, quand un autre estime que remettre au travail les soignants suspendus permettrait de résoudre la pénurie de personnel. "Il manque 12.000 soignants. Il y a 15.000 soignants suspendus", croit-il savoir. Un argument qui rappelle celui de Marine Le Pen. Sur Twitter, la députée du Rassemblement national s'est demandé dans quel "monde (…) réintégrer 15000 soignants ne serait pas une réponse à la crise de l'hôpital". Alors, cette solution pourrait-elle permettre de résorber ce dysfonctionnement à l'hôpital ?

Une part infime des postes vacants

Les CHU interrogés sont unanimes : la réponse est non. Interrogé sur la question ce lundi sur France inter, Martin Hirsch, le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), affirmait ainsi que le nombre de soignants suspendus au sein de ses 38 établissements était de l'ordre du "symbolique". Selon ses chiffres, confirmés par l'AP-HP, seuls 40 infirmiers sont actuellement suspendus, alors que 1400 postes sont vacants. Un ordre de grandeur qu'on retrouve aux CHRU de Nancy et dans celui de Rouen. Selon nos informations, seuls deux infirmiers et cinq aides-soignants sont suspendus dans le premier établissement, qui recherche "100 postes d'infirmiers" et aucun aide-soignant. Quant au deuxième, seuls huit agents "sur des fonctions soignantes" sont suspendus, dont uniquement deux infirmières. "Ce qui est très largement insuffisant pour compenser les tensions RH" au sein de cet établissement, comme le précise la direction.

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Idem au CHU de Montpellier, où quatre infirmiers "restent absents des effectifs en raison de leur refus de se conformer à la loi", sur les 2450 que compte le CHU. L'administration n'a toutefois pas pu préciser à TF1info le nombre d'emplois recherchés. Mais pour l'établissement, hors de question de réintégrer ces soignants. Leur départ "dans un contexte de forte adhésion à la vaccination" ayant été "générateur de désorganisation", il confie qu'un retour de ces personnels dans leurs équipes d'origine nécessiterait "une attention particulière que la période de tension actuelle ne permet pas systématiquement".

REPORTAGE - À Orléans, 90% des soignants en arrêt maladieSource : JT 13h Semaine

Pour les établissements hospitaliers interrogés, la solution pour répondre à la pénurie de soignants est donc ailleurs. D'ailleurs, les chiffres au niveau national tendent à conforter cette position. Car il faut rappeler qu'il est trompeur de dire que "15.000 soignants" sont suspendus. Comme nous l'expliquions ici, ce chiffre constamment brandit par Marine Le Pen remonte à octobre 2021, soit un mois après l'entrée en vigueur de l'obligation vaccinale. Par ailleurs, elle concernait l'ensemble du personnel des établissements et services sanitaires et médico-sociaux. Il comprend, dès lors, tous les salariés de ce secteur, tels les agents administratifs, et non pas uniquement des soignants. Ces derniers représentaient plutôt un tiers du total, soit environ 5000 personnes. 

Par ailleurs, d'après les estimations du ministère de la Santé, "deux tiers" du personnel se serait vacciné suite à cette obligation. Si, du propre aveu du ministère, il n'existe "pas de serveur informatique centralisé" qui permettent d'avoir ces données précisément, les estimations laissent donc penser qu'il y aurait plutôt 5000 soignants et professionnels du secteur médico-social suspendus. Soit 0,19% des plus de "2,7 millions de personnels concernés" par l'obligation vaccinale dans le pays. Un chiffre anecdotique, quand on sait que la Fédération hospitalière de France fait état de 2 à 5% de postes vacants. 

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Felicia SIDERIS

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