Crise de l'hôpital : les soignants du CHU de Bordeaux appelés à la grève illimitée

S.M avec l'AFP
Publié le 28 juin 2022 à 7h34

Source : JT 20h WE

Les soignants du CHU de Bordeaux réclament des embauches et des augmentations de salaires.
Ils entament ce mardi une grève "symbolique" avant l'été, saison d'afflux important dans cette région touristique.
Cet appel s'adresse à tout le personnel soignant, soit quelque 11.000 personnes.

Déjà sous tension, ils sonnent l'alarme avant un été qui s'annonce "très compliqué". Les soignants du CHU de Bordeaux, l'un des plus gros de France, sont appelés, ce mardi 28 juin, à une grève illimitée par leurs syndicats, réclamant des embauches et des augmentations de salaires. Une première, qui marque un "point de non-retour", pour Alain Es Sebbar, secrétaire de la CGT de l'hôpital Pellegrin, l'un des trois établissements du CHU, premier employeur de Nouvelle-Aquitaine avec plus de 14.000 salariés.

Citant en vrac à l'AFP "le point d'indice gelé", les "primes aléatoires", le "manque de recrutement", la "fermeture des services et des lits", "l'externalisation galopante", le "rappel illégal sur repos et congés", les syndicats FO, CGT et Sud Santé demandent des embauches. Le manque de bras a déjà poussé la direction à filtrer l'accès aux urgences à partir de 17h, depuis la fin mai. 

Pour attirer de nouvelles recrues, les syndicats réclament ainsi une hausse des salaires "de 300 euros minimum" pour les personnels soignants, administratifs et techniciens.

Une grève "symbolique"

Selon Jacques Ollivier, délégué Sud Santé pour le CHU, cet appel s'adresse à tout le personnel soignant, soit quelque 11.000 personnes, "infirmières et aide-soignantes mais aussi 180 autres métiers comme techniciens de laboratoire, secrétaires médicales, manipulateurs radiologistes, kinés, assistantes sociales, blanchisseurs". "À ce stade, nous comptabilisons 5 préavis sur les 8222 agents prévus au planning (mardi) matin", a déclaré, lundi soir, le service de communication de l’hôpital.

Selon Pascal Gaubert, représentant FO au CHU, "cette grève est plutôt politique et symbolique, pour faire pression sur la direction cet été, pour voir s'ils tiennent leur promesse d'embaucher". Même en grève, le personnel hospitalier est tenu d'assurer un service minimum. Pour soulager les personnels, la direction a déjà annoncé, la semaine dernière, que 600 lits seraient fermés cet été. Mais pour Alain Es Sebbar, "ce n'est pas nouveau, [les 600 lits] sont déjà fermés".

"L'été va être très compliqué", dit Jacques Ollivier, alors que la région, très touristique, connaît chaque été un afflux important de vacanciers. Il faut absolument embaucher "sinon c'est le crash", explique Pascal Gaubert, de FO. "Il nous manque 200 postes vacants sur le CHU, surtout chez les infirmières et les aides soignants, et nous avons un absentéisme de 12% en moyenne, avec aujourd'hui près de 250 personnes en arrêt. Cela fait (au total) quasiment 500 agents en moins".

"Ceux qui partent ne sont jamais remplacés donc les personnels sont épuisés, c'est une cascade. Et puis il y a eu le Covid : beaucoup sont partis, ont changé de métier ou se sont mis en disponibilité", assure Pascal Gaubert. Selon ces élus syndicaux, la direction a promis l'arrivée de 250 agents sortis d'école de la fin août à octobre. "Mais encore faut-il (...) qu'on arrive à les garder et pérenniser sur les postes", tempère le représentant syndical.


S.M avec l'AFP

Tout
TF1 Info