Dans quels cas peut-on recourir à la vaccination à domicile ?

par Léa LUCAS
Publié le 7 juillet 2021 à 20h26, mis à jour le 8 juillet 2021 à 18h46
D'après le chef des urgences à l'Hôpital Pompidou, Philippe Juvin, le gouvernement pourrait accélérer la vaccination en le faisant à domicile.
D'après le chef des urgences à l'Hôpital Pompidou, Philippe Juvin, le gouvernement pourrait accélérer la vaccination en le faisant à domicile. - Source : JAVIER TORRES / AFP

À LA MAISON - Pour convaincre les récalcitrants - dans les zones rurales notamment - des professionnels de santé appellent à élargir le recours à la vaccination à domicile. Aujourd'hui, seule une partie des patients peuvent en bénéficier.

"Aller vers" les personnes à vacciner, et non plus "faire venir". C'est la nouvelle stratégie du gouvernement pour donner un coup d'accélérateur à une vaccination en baisse - 153.856 premières doses injectées ces vingt-quatre dernières heures contre 606.694 nécessaires chaque jour pour que la population adulte soit vaccinée d'ici à août 2021. 

Outre l'ouverture de centres de vaccination éphémères déployés cet été dans des centres commerciaux ou près des lieux de villégiature, des spécialistes de la santé envisagent la vaccination à domicile - actuellement autorisée sous conditions et déjà appliquée sur 410.000 patients au 5 juillet - pour l'ensemble des majeurs. 

Pour les personnes de plus de 55 ans

La Haute Autorité de Santé (HAS) a en effet autorisé les 130.000 infirmiers libéraux de l'Hexagone - dans un décret paru au Journal officiel le 26 mars dernier - à vacciner à domicile leurs patients contre le Covid-19 sans la présence obligatoire d'un médecin. Mais pour l'heure, seule une partie de la population est concernée : les personnes de 55 à 69 ans inclus - qu'elles souffrent ou non de comorbidités ou d'une pathologie à très haut risque de forme grave de Covid-19 - ainsi que celles de plus de 70 ans, parfois limitées dans leurs déplacements. "Cela permettra d’aller vacciner les Français, et notamment les plus fragiles, à leur domicile", avait alors déclaré le ministre de la Santé Olivier Véran. 

Aussi, face à des centres de vaccination qui atteignent un plafond de verre - avec un public de plus en plus difficile à convaincre -, piquer à domicile pourrait être une partie de la solution pour relancer le nombre journalier d'injections. Des professionnels de santé appellent ainsi à l'élargissement de la vaccination à domicile. "On peut rattraper le retard (vaccinal), mais il faut mettre la gomme", a affirmé Philippe Juvin, chef des urgences à l'Hôpital Pompidou sur France Inter ce mercredi. "Il faut que le vaccin aille aux gens : dans les entreprises, sur les plages, et à domicile (...) Ça, on ne l'a pas assez organisé."  

Il s’agirait notamment de cibler "la France périphérique, la France rurale, la France exclue du numérique", détaille Patrick Chamboredon, président de l’Ordre national des infirmiers pour Le Figaro. Il y ajoute les 6 millions de Français qui n’ont pas de médecin traitant et se retrouvent en dehors du circuit de la vaccination, ce qui représente au total près de 10 millions de personnes susceptibles d'allonger la liste des vaccinés contre le Covid-19. 

Avec 15% des plus de 75 ans qui ne sont pas encore vaccinés début juillet,  soit un million de séniors, l’enjeu consiste dans un premier temps à informer les patients concernés de la possibilité de se faire vacciner chez soi. La prise de rendez-vous peut se faire à l’initiative du professionnel de santé, mais aussi de plateformes comme Libheros ou Medicalib qui favorisent la mise en relation entre patients et infirmiers en fonction de la zone géographique. Puis dans un second temps, d'ouvrir ce mode de vaccination à tous les Français comme suggéré par les médecins. "Lorsque le public cible sera élargi, on peut imaginer qu’un infirmier vaccine plusieurs personnes d’une même famille en même temps", termine Nicolas Baudelot, fondateur de Medicalib. 


Léa LUCAS

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