Un collectif d'associations et de professionnels de la dermatologie tire la sonnette d'alarme, dans une tribune publiée dans "Le Monde", quant à la situation du secteur.Ils alertent le ministère de la Santé et les agences régionales et les enjoignent à réagir.Ils dénoncent notamment la désorganisation des soins, qui impacte les patients.
"Nous ne comprenons pas le silence assourdissant des pouvoirs publics sur la question. Cette omission conduit la dermatologie au bord du précipice". Dans une tribune publiée dans le Monde, ce samedi 11 mars, des associations de malades, sociétés savantes et dermatologues, tirent la sonnette d'alarme quant à la situation de leur secteur, qui souffre "des plus graves difficultés d’accès aux soins", et des conséquences pour les patients.
Selon les signataires de la tribune, la dermatologie est aujourd'hui en France "la pire spécialité pour l’obtention d’un premier rendez-vous". Ils avancent deux raisons : "La démographie médicale et la désorganisation des soins".
Errance des malades, services saturés...
Actuellement, rappellent-ils, "plus de la moitié des dermatologues actuellement en exercice ont plus de 55 ans". Une situation qui va s'aggraver dans les prochaines années, le problème d'interne en formation ne permettant "pas de stabiliser la densité de dermatologues avant 2041 au mieux, soit dix ans après les autres spécialités". Les signataires alertent également sur une "déshérence" de l'organisation des soins, avec des "services hospitaliers saturés, inexistants ou épuisés", des "fermetures de lits", des "postes vacants", des "délais de rendez-vous aberrants même en cas d’urgence", et l'"errance des malades".
"La conséquence est évidente : les parcours de soins en dermatologie sont illisibles pour les malades et les professionnels", regrettent-ils. Les professionnels donnent plusieurs exemples, notamment celui de la maladie de Verneuil, une affection chronique de la peau, diagnostiquée "en huit ans et demi" en moyenne. "Les soins infirmiers requis par l’épidermolyse bulleuse [un groupe de maladies cutanées génétiques rares mais sévères] sont souvent réalisés par les proches", soulignent-ils encore. Quant aux patients atteints de vitiligo, une maladie de l'épiderme, les traitements préconisés par les experts "restent aujourd’hui inaccessibles".
Les signataires avancent une série de propositions "pour sauver une filière en danger et l’avenir des malades", parmi lesquelles l'inclusion de la dermatologie dans le dialogue entre les agences régionales de santé (ARS) et les hôpitaux, la formation de davantage de dermatologues et le développement de la "télé-expertise".
Et de conclure, en interpellant le ministère de la Santé et les ARS : "Vous avez tous les leviers pour sortir la dermatologie de l’angle mort du système de santé. De grâce, saisissez-les".
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