VIDÉO - Des singes paralysés remarchent grâce à un implant innovant

par Julie BERNICHAN
Publié le 10 novembre 2016 à 14h11, mis à jour le 12 novembre 2016 à 15h11
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Source : Sujet TF1 Info

ESPOIR – Des macaques ont retrouvé l’usage de leurs membres paralysés grâce à une toute nouvelle neuroprothèse. Une découverte prometteuse pour toutes les personnes atteintes de lésions au niveau de la moelle épinière.

Ça marche pour la science. Des chercheurs ont réussi à faire remarcher deux singes paralysés au niveau des membres inférieurs. Comment? Un consortium international mené par l'École Polytechnique de Lausanne (EPFL) et comprenant l'Institut des maladies neurodégénératives (CNRS/Université de Bordeaux) a développé une sorte d’implant tout à fait innovant, reliant le cerveau à la moelle épinière.  Leur étude publiée ce mercredi dans la revue Nature laisse présager de grandes avancées pour l'Homme. 

Une semaine pour retrouver l’usage d’un membre

Plus précisément, l’équipe a mis au point une neuroprothèse. Celle-ci se compose de deux implants reliés entre eux par un système sans fil. Le premier, fixé au niveau du cerveau, sert à enregistrer et à décoder les intentions motrices du primate. Le second est placé au niveau de la moelle épinière, sous la lésion. Il permet de transmettre les mouvements commandés par le cerveau. 

Une fois le système mis au point, les chercheurs ont donc voulu tester leur dispositif. Et pour cela, ils ont mis à contribution deux macaques partiellement paralysés suite à une lésion de la moelle épinière. L’expérience a porté ses fruits puisque l’un des singes a commencé à retrouver l’usage d’une patte seulement une semaine après la pose du système sans fil. L’essai a aussi fonctionné pour le second singe qui a pu vagabonder deux semaines plus tard.  Notons qu’aucune thérapie supplémentaire n’a été nécessaire. 

Je peux m'imaginer un patient complètement paralysé être capable de remuer ses jambes

Pr Jocelyne Bloch

Ces premiers essais sont de très bon augure pour la suite. Ils démontrent l’efficacité des implants pour des lésions partielles et une réhabilitation complète au bout de trois mois. Mais mieux encore, les scientifiques pensent que la neuroprothèse pourrait aussi fonctionner sur des lésions plus sévères. 

"Le lien entre le décodage du cerveau et la stimulation de la moelle épinière – de manière à ce que cette communication existe – est complètement nouveau", se félicite la neurochirurgienne Jocelyne Bloch, de l’université de Lausanne, dans un communiqué. "Pour la première fois, je peux m'imaginer un patient complètement paralysé être capable de remuer ses jambes grâce à l'interface cerveau-moelle épinière", conclut-elle. Une étude clinique pour tester la faisabilité du procédé sur l’Homme est déjà en cours. 


Julie BERNICHAN

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