SUCCÈS - Depuis mi-mars, les étudiants qui en ressentent le besoin peuvent bénéficier de trois séances chez un psychologue, entièrement prises en charge par leur établissement universitaire. Selon le ministère de l'Enseignement supérieur, à l'initiative de ce dispositif, près de 3000 consultations ont déjà eu lieu.
Le gouvernement a annoncé le 10 mars le lancement d'une plateforme nationale d'accompagnement psychologique des étudiants. Le dispositif, qui vient concrétiser les "chèques psy" effectifs depuis le 1er février 2021 dans certains départements doit permettre, selon le souhait du ministère de l'Enseignement supérieur, "d'accélérer une prise en charge psychologique des étudiants qui en ressentent le besoin, partout sur le territoire". Au total, 1476 psychologues se sont portés volontaires pour accueillir les étudiants pour une série de trois entretiens de 45 minutes, renouvelable une fois. Ces séances sont prises en charge par l'établissement d'enseignement supérieur avec lequel ces psychologues volontaires ont passé convention. Trois semaines après son lancement, LCI a voulu savoir si le dispositif avait trouvé son public.
Plus de 1200 patients ont déjà consulté une fois
"J'ai des retours de psychologues qui confirment qu’il y a de la demande, même si les étudiants ne font pas non plus la queue devant les cabinets", rapporte Gladys Mondière, coprésidente de la Fédération française des psychologues et de psychologie (FFPP), qui a participé à l'élaboration de la plateforme avec le ministère. Ce dernier, que nous avons contacté, nous informe que près de 3000 consultations ont lieu chaque semaine grâce à la plateforme Santé Psy Étudiant.
Selon les chiffres communiqués par Gladys Mondière, plus de 1200 patients ont déjà consulté une fois, et un peu plus de 600 ont consulté trois fois un psychologue dans le cadre du dispositif. Environ 200 ont par ailleurs renouvelé leur forfait de trois séances et en ont effectué une quatrième, tandis que moins d'une centaine ont épuisé les six consultations prises en charge par leur établissement. "Un faible nombre d'étudiants aurait besoin d'un peu plus de six séances et le ministère ainsi que les services de santé universitaires réfléchissent à élargir le dispositif pour ceux qui en auraient besoin", indique la coprésidente de la FFPP.
Un nombre de consultations bientôt à la baisse ?
Pour celle qui est aussi psychologue, le nombre de consultations pourrait cependant décroître dans les prochaines semaines. "La majorité des étudiants consulte en raison d'une anxiété liée au confinement, aux examens et à la validité de leur année universitaire dans le contexte sanitaire actuel", rapporte-t-elle. "Or la période des examens arrive à grands pas, tandis qu'il y a désormais une ouverture sur la possibilité de pouvoir sortir fin mai, avec le déconfinement. Cela va mener au début des vacances scolaires, et donc à l'éventualité de trouver un job d’été", fait-elle remarquer. Autant de perspectives qui devraient donc redonner du baume au cœur à de nombreux étudiants.
D'ici à ce que les étudiants délaissent la plateforme Santé Psy Étudiant, Gladys Mondière leur conseille de passer en priorité par le service de santé de leur établissement pour prendre rendez-vous avec un psychologue partenaire. "Cela leur permet d’être repéré et accompagné, parce qu'il y a aussi des psychologues dans ces services. Pour la suite, c'est plutôt intéressant", dit-elle. Si la Sécurité sociale conseille sur son site de consulter en amont un médecin généraliste, la coprésident de la FFPP estime que cela a "un coût inutile pour la Sécurité sociale" et risque de pâtir au suivi psychologique de l'étudiant, qui ne s'adressera pas forcément à son médecin traitant pour la prescription de ces séances.
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En plus de ce dispositif adressé aux étudiants, Emmanuel Macron a annoncé mi-avril la mise en place d’un forfait permettant la prise en charge de dix séances chez un psychologue pour les enfants et adolescents de 3 à 17 ans. Il sera activable dès la fin du mois de mai auprès de psychologues partenaires identifiables sur une plateforme et dans le cadre d'un parcours de soin passant par tout médecin, qui prescrira ce forfait d'urgence. Quatre parents sur dix ont déclaré avoir observé des signes de détresse chez leur enfant lors du premier confinement, en raison notamment de la contrainte d'enfermement et de l'absence de relations sociales liée à la fermeture des écoles.
Plus largement, selon les enquêtes menées par Santé publique France depuis un an, la proportion de Français rapportant des états anxieux ou dépressifs a fortement augmenté depuis le premier confinement et se maintient à un niveau élevé depuis, touchant près d'un tiers (31%) de la population.