Douleurs sévères : attention à l’abus d’opioïdes !

par Benedicte FLYE SAINTE MARIE pour TF1 INFO
Publié le 4 octobre 2023 à 7h00

Source : TF1 Info

Certaines douleurs ne répondent pas aux antalgiques classiques et nécessitent la prescription d’opioïdes.
Très performants, ils ont malheureusement de multiples incidences sur l’organisme.
Des symptômes, comme une sensation de confusion ou des difficultés respiratoires, doivent évoquer un surdosage.

Les basiques de notre armoire à pharmacie, comme le paracétamol, suffisent souvent à venir à bout de nos petits maux, mais se révèlent parfois insuffisants quand la souffrance est trop aiguë, par exemple lorsqu’on est atteint d’arthrose ou de lombalgies très sévères. Pour la soulager, il est alors nécessaire de recourir à des antidouleurs plus puissants, les opioïdes. Ils sont dérivés de l’opium, une substance issue du pavot, ou sont fabriqués synthétiquement via une modification chimique de cette plante herbacée. Il en existe plusieurs types : les antalgiques dits de niveau II, les opioïdes faibles, une catégorie au sein de laquelle on trouve la codéine et la dihydrocodéine. Dans la catégorie supérieure, on trouve les antalgiques de niveau III, groupe des opioïdes forts dans lequel sont inclus la morphine et les substances qui lui sont apparentées, comme la buprénorphine, le fentanyl, l’hydromorphone, la nalbuphine, l’oxycodone et la péthidine. 

Des effets secondaires nombreux et potentiellement graves

Si tous ne peuvent être délivrés que via une ordonnance simple pour les premiers, sécurisée et non-renouvelable pour les seconds (celle qui s’applique aux produits stupéfiants), c’est parce qu’ils peuvent avoir un impact assez lourd sur l’organisme, notamment générer des nausées, des vomissements, de la constipation et une sécheresse de la bouche. Ils sont également susceptibles d’avoir des conséquences dramatiques si on les prend au-delà des doses prescrites. Les risques qu’ils font courir résident essentiellement dans leur mode d’action. Ce sont des psychotropes qui inhibent certains neurones et neurotransmetteurs responsables du contrôle de la douleur. Cette connexion directe avec le cerveau fait qu’ils sont facilement susceptibles de susciter une accoutumance physique, en quelques heures seulement, voire une dépendance sur le long terme. L’euphorie qu’ils déclenchent chez certains favorise l’installation de cette addiction. 

Quelles sont les règles à respecter avec les opioïdes ?

Si vous suivez un traitement de ce type, vous vous protégerez en respectant scrupuleusement la posologie indiquée par votre médecin et échangez régulièrement avec lui à ce sujet, afin de l’affiner au besoin. Il devra de toute façon être impérativement diminué ou arrêté si c’est envisageable au bout de six mois maximum. N’achetez par ailleurs jamais aucun antidouleur de ce type sur Internet. Contactez immédiatement le SAMU si vous ou l’un de vos proches qui en consomme présente un état de confusion, se sent très étourdi ou somnolent, pâtit de cauchemars fréquents et de contractions musculaires, si la peau est froide et moite, si la respiration est hachée et si la pupille est très rétrécie ; ce sont les signes annonciateurs d’une surdose. Gardez enfin toujours à l’esprit que s’ils sont très efficaces, ils sont aussi ultra- dangereux. Si la France n’est pas affectée dans la même mesure que les Etats-Unis, englués dans une crise des opioïdes qui entraînera, selon les prévisions, 120 000 morts dues à ce type d’overdose en 2023, on recense tout de même dans l’Hexagone plus de deux cent décès chaque année et sept hospitalisations par semaine imputables à ces médicaments. 


Benedicte FLYE SAINTE MARIE pour TF1 INFO

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