E.coli : ce que l'on sait de la recrudescence de la bactérie après deux décès d'enfants depuis février

par Fanny ROCHER Fanny Rocher
Publié le 12 mars 2022 à 14h19, mis à jour le 8 avril 2022 à 15h36
E.coli : ce que l'on sait de la recrudescence de la bactérie après deux décès d'enfants depuis février
Source : iStock

Le nombre de contaminations graves d’enfants à la bactérie E.coli est en hausse en France.
Depuis le mois de février, deux enfants sont morts de syndrome hémolytique et urémique (SHU) liés à cette bactérie.
Au 11 mars, 26 cas de SHU ont été identifiés chez des enfants de 1 à 15 ans, indique Santé publique France.

Le 25 février dernier, Santé publique France annonçait l'ouverture d'une enquête sanitaire après la mort suspecte d'un enfant, atteint par un syndrome hémolytique et urémique (SHU), fréquemment causé par une bactérie de la famille des Escherichia coli. Ce samedi 12 mars, l'agence a annoncé qu'un deuxième enfant était décédé des suites de cette maladie.

Au 11 mars, 26 cas de SHU "liés à des bactéries E. coli présentant des caractéristiques similaires ont été identifiés" chez des enfants de 1 à 15 ans, a précisé l'agence sanitaire, ajoutant que "22 cas supplémentaires sont en cours d'investigation". Ces cas sont survenus dans 9 régions de France métropolitaine : Nouvelle Aquitaine (6 cas), Hauts-de-France (5 cas), Ile-de-France (4 cas), Pays de la Loire (4 cas), Bretagne (3 cas), Bourgogne-Franche-Comté (1 cas), Grand Est (1 cas), Provence-Alpes-Côte-D’azur (1 cas) et Auvergne-Rhône-Alpes (1 cas). 

Le SHU est potentiellement grave pour les jeunes enfants

Les autorités sanitaires, qui alertent sur cette recrudescence, précisent poursuivre "les investigations sur l'ensemble des cas de SHU pédiatriques signalés depuis le 1er janvier 2022 sur le territoire national afin d'identifier une éventuelle source de contamination commune et de mettre en place les mesures appropriées (par exemple retrait-rappels de produits incriminés)", d'après le communiqué de Santé publique France

Le SHU est potentiellement grave pour les jeunes enfants : il s'agit d'une complication d’un épisode de diarrhée souvent sanglante, avec des douleurs abdominales, des vomissements et de la fièvre, qui peut également conduire à une insuffisance rénale aiguë.

Bien cuire la viande, ne pas donner aux jeunes enfants de produits au lait cru

Toutefois, "à ce stade, l'investigation épidémiologique n’a pas permis d'incriminer une source de contamination particulière", c'est pourquoi "les autorités sanitaires renouvellent les recommandations générales de prévention des risques alimentaires, notamment chez les enfants de moins de 16 ans" et les personnes âgées.

Pour rappel, l'origine de cette maladie infectieuse est le plus souvent alimentaire. Les bactéries peuvent survivre quelques jours dans le réfrigérateur mais sont détruites par la chaleur. Pour limiter les risques, "le lavage des mains doit être systématique avant la préparation des repas", rappelle Santé publique France. Les viandes, notamment la viande hachée de bœuf, doivent être bien cuites à cœur et le lait cru, les fromages à base de lait cru et les produits laitiers fabriqués à partir de lait cru ne doivent pas être consommés par les enfants de moins de 5 ans.

Les recommandations concernent aussi les préparations à base de farine (pizza/pâte à cookies/gâteau/à tarte...) qui ne doivent pas être consommées crues ou peu cuites. Les légumes, salades, fruits, herbes doivent être soigneusement lavés avant consommation, tout comme les ustensiles de cuisine (surtout lorsqu'ils ont été en contact préalablement avec des aliments crus) et plans de travail.

Par ailleurs, les enfants ne doivent pas boire d'eau non traitée (eau de puits, torrent, etc.) et il faut éviter le contact des très jeunes enfants de moins de 5 ans avec les vaches, veaux, moutons, chèvres, daims, etc., et leur environnement. En cas de contact avec ces animaux, le lavage des mains doit être systématique, rappelle Santé publique France.

Chaque année, environ 160 enfants atteints de SHU sont notifiés aux autorités de santé, précise Santé publique France.


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