PRÉVENTION – L’Organisation mondiale de la Santé révèle la mise au point d’un vaccin contre le virus Ebola qui serait efficace "jusqu’à 100%". Explications sur cette découverte.
C’est une première. Vendredi 23 décembre, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé la mise au point d’un vaccin prometteur contre le virus Ebola. D’après les résultats publiés dans la revue médicale The Lancet, il serait "efficace jusqu’à 100%". Ce vaccin a en effet été injecté à 5.837 personnes en Guinée et, parmi elles, personne n’avait développé la maladie 10 jours ou plus après. Cet essai clinique a été dirigé par l’Organisation mondiale de la Santé, conjointement avec le ministère guinéen de la santé, Médecins sans frontières et l’Institut norvégien de santé publique.
Entre 2013 et 2016, Ebola a tué plus de 11.300 personnes en Afrique de l’Ouest. "Si ces résultats convaincants arrivent trop tard pour ceux qui ont déjà perdu la vie dans l’épidémie d’Ebola qui a frappé l’Afrique de l’Ouest, ils montrent que face à la prochaine flambée de cette maladie, nous ne serons pas sans défense", a souligné le Dr Marie-Paule Kieny, Sous-Directeur général de l’OMS et principale responsable de l’étude.
Le vaccin soumis pour autorisation d'ici fin 2017
Comment ce vaccin a-t-il pu être mis au point ? L’OMS décrit la procédure. A chaque nouveau cas diagnostiqué, les chercheurs retrouvaient toutes les personnes qui avaient été en contact avec le malade au cours des trois derniers mois. Ainsi, ils ont identifié 117 grappes (ou cercles)comprenant en moyenne jusqu’à 80 individus.
Afin de déterminer l’innocuité de ce vaccin, les personnes vaccinées ont été observées pendant 30 minutes après l’injection puis lors de visites régulières jusqu’à 12 semaines après la vaccination. Parmi les patients, deux évènements indésirables ont été signalés. Ces personnes touchées se sont rétablies sans effet à long terme.
Si la vaccination a été efficace pour les personnes vaccinées, elle a également été utile pour "les personnes non vaccinées appartenant aux cercles". Ces dernières ont bénéficié d’une protection indirecte contre le virus Ebola.
Ce vaccin, dont la firme américaine Merck a acquis les droits de commercialisation, pourrait être soumis pour autorisation aux autorités de régulation européennes et américaines d’ici la fin de l’année 2017. "Ebola a laissé un souvenir dévastateur dans notre pays. Nous sommes fiers de pouvoir contribuer à la mise au point d’un vaccin qui empêchera que les autres nations subissent ce que nous avons subi", a affirmé le Dr Keïta Sakoba, coordonnatrice de la Riposte à l’épidémie d’Ebola et directrice de la Agence nationale de sécurité sanitaire de Guinée.