Coronavirus : la pandémie qui bouleverse la planète

En 1re ligne face au virus : un interne sur trois présente des symptômes de stress post-traumatique

Publié le 24 mai 2020 à 18h02
Un médecin fait une pause au service des urgences de l'hôpital Louis Pasteur de Colmar, le 26 mars dernier.

Un médecin fait une pause au service des urgences de l'hôpital Louis Pasteur de Colmar, le 26 mars dernier.

Source : AFP/Illustration

SOUFFRANCE - Une enquête publiée par l'Intersyndicale nationale des internes alerte sur l'impact de l'épidémie de Covid-19 sur la "santé mentale" des jeunes praticiens en médecine : selon elle, un tiers d'entre eux souffre d'un trouble de stress post-traumatique.

On les décrit comme des "combattants" "au front", "en première ligne" face à un "ennemi" invisible. Une rhétorique guerrière qui ne repose pas sur de vains mots. Comme on peut l’observer après un conflit armé ou un attentat, certains soignants souffrent aujourd’hui d’un syndrome de stress post-traumatique. Un trouble qui touche en particulier les internes, ces futurs médecins employés à l'hôpital dans le cadre de stages de fin de cursus : un sur trois en présente des symptômes, révèle une enquête réalisée entre le 20 mars et le 11 mai auprès de 892 médecins en formation.

Au total selon cette étude publiée vendredi par l'Intersyndicale nationale des internes (Isni), 47,1% des personnes interrogées présentaient à la mi-mai des symptômes d'anxiété, soit 15 points de plus qu'en 2017, 29,8% montraient des symptômes de stress post-traumatique, et 18,4% des symptômes dépressifs. 

Cauchemars, colère, tristesse...

"L'épidémie a été très anxiogène pour les internes", souligne dans cette enquête l'Isni, expliquant que "l'arrivée d'un virus inconnu, la réalisation de nouvelles prise en charge de patients dans des états graves, la surcharge de travail, le manque d'encadrement, de tests de dépistage et de matériel de protection ont accru le stress de ces jeunes professionnels".

L'intersyndicale s'alarme donc de l'impact de ces semaines éprouvantes sur la "santé mentale" de ces praticiens. Car les symptômes de stress post-traumatique sont lourds : "cauchemars, impression de ne pas arriver à faire face, ne pas pouvoir en parler, irritabilité, colère, anxiété, tristesse...", énumère-t-elle, assurant que "ces symptômes sont très présents".

D'après l'Isni, les internes représentent actuellement 44% des médecins hospitaliers.


La rédaction de TF1info

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