Canicule et Covid-19 : pourrait-on se protéger des deux en même temps ?

par Pauline BLANC
Publié le 27 juillet 2020 à 22h02

Source : JT 20h Semaine

CHALEUR - L’été 2020 connaîtra-t-il une nouvelle vague de canicule ? Certaines recommandations viendraient alors en contradiction avec celles visant à lutter contre le coronavirus, souligne l'agence sanitaire Santé publique France.

“Veillez à bien fermer les fenêtres et les volets le jour”. Voici ce que l’on peut lire et entendre lorsque l'on est en période de pic de chaleur. Les mois de juin à septembre étant propices à la canicule, il n'est pas exclu que nous soyons de nouveau appelés à suivre ces recommandations dans les semaines à venir. Problème, depuis quelques mois, c’est plutôt le contraire qu'il est recommandé de faire, et pour une toute autre raison : l'épidémie de Covid-19. 

Dès le début de la crise sanitaire dans l'Hexagone, la Société française de médecine de catastrophe avait détaillé des mesures pour limiter les risques de contamination entre membres d’un même foyer. Ainsi, il était par exemple conseillé de ventiler les pièces en ouvrant la fenêtre une vingtaine de minutes toutes les deux heures dans la journée. En cas de canicule cet été, on risquerait de ne plus trop savoir où donner de la tête...

Des "injonctions contradictoires"

Dans une synthèse publiée ce jeudi, l’agence Santé publique France révèle plusieurs autres "injonctions contradictoires” face auxquelles la prévention des deux risques doit selon elle "être adaptée". En période de canicule ainsi, on encourage à passer chaque jour quelques heures dans des endroits frais, généralement les parcs, les jardins ou près de points d’eau (plages, lacs, centres nautiques), voire les cinémas et les centres commerciaux, souvent très climatisés. Une pratique qui se verrait contrainte par l'épidémie de Covid-19. Certes, elle resterait "possible avec le masque et en respectant les gestes de prévention, les gestes barrières”, souligne auprès de l’AFP Agnès Verrier, chargée d'expertise en santé-environnement à Santé publique France.

Mais le masque, désormais obligatoire dans les endroits publics clos, donne chaud et ces lieux ne sont pas encore tous ouverts. Surtout, leurs capacités d’accueil sont toujours restreintes. Trouver une place au frais et respecter la distanciation pourrait alors s’avérer compliquer. 

Attention aux ventilateurs

En cas de grosse chaleur, s'exposer à la fraîcheur artificielle d'un ventilateur serait-il une bonne idée ? Certains appareils nécessiteraient d'être vigilant, car ils peuvent projeter des gouttelettes de transpiration. Dans une pièce où se trouve une personne seule, aucun problème, assure Agnès Verrier. Mais “s'il y a plusieurs personnes, il faut éviter de diriger son flux d'air sur elles.”  Quant aux climatiseurs mobiles individuels, "ils doivent être équipés de filtres performants et correctement entretenus", rappelle-t-elle.

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Pour la Société française de gériatrie et de gérontologie, l'utilisation d'un ventilateur est fortement déconseillée dans les espaces collectifs de petit volume, clos ou semi-clos, même si les personnes présentes portent un masque. 

La chaleur ne réduirait que modestement le risque de transmission

Une autre question se pose : les fortes chaleur pourraient-elles venir à bout du Covid-19 ? Concernant la saisonnalité de ce nouveau coronavirus, les avis divergent. Mais en se basant sur de très récentes études, Santé publique France affirme que la chaleur estivale ne réduirait que modestement le risque de transmission. 

"Les projections indiquent qu'une éventuelle saisonnalité ne permettra pas de contrôler à elle seule la transmission du virus, sans autres mesures de contrôle", estime l'agence sanitaire. En l'absence d'un vaccin, les gestes barrières restent donc la solution la plus efficace.


Pauline BLANC

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