Covid long : des chercheurs ont analysé comment les symptômes persistants évoluent dans le temps

Publié le 8 avril 2022 à 18h50, mis à jour le 15 avril 2022 à 20h05
Selon une étude britannique, le covid long toucherait un patient sur sept.
Selon une étude britannique, le covid long toucherait un patient sur sept. - Source : iStock

Environ 10 % des personnes infectées par le virus SARS-CoV-2 souffrent de Covid long.
Cela veut dire qu'ils présentent des symptômes persistants durant plusieurs semaines, voire plusieurs mois après le début de leur infection.
Pour la première fois, une étude a suivi l'évolution de ces symptômes dans le temps et la durée de cette maladie.

C'est la première étude du genre et elle devrait intéresser les patients atteints de Covid long pour qui l’anosmie (perte de l'odorat), la fatigue intense, les céphalées ou encore les troubles de la mémoire et de la concentration durent depuis des mois. Selon les enquêtes, ils sont 10 à 15% dans ce cas, parmi les 471 millions de personnes infectées par le virus SARS-CoV2 (à la date du 1er mars). 

Jusqu’à ce jour, les scientifiques avaient principalement porté leur attention sur le suivi des patients infectés. Ils informaient donc surtout sur le risque de développer un Covid long et d’avoir des symptômes persistants. En revanche, très peu d’études ont suivi des patients avec un Covid long afin d’étudier la durée de cette maladie.

Un an après, 85% des patients avaient encore des symptômes

Pour répondre à cette question, une équipe de chercheurs de l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris et de l’Université Paris Cité, coordonnés par le Dr Viet-Thi Tran, a utilisé les données de 968 patients du projet collaboratif ComPaRe Covid long - dont l'âge médian était de 48 ans avec 57,7 % d'hommes. Ces données ont permis de reconstruire l’évolution, jour par jour, de 53 symptômes du Covid long, au cours de sa première année. 

En utilisant des modèles statistiques complexes, les chercheurs ont montré qu’un an après les premières manifestations de la maladie, 85% des patients avec un Covid long avaient encore des symptômes. Les chercheurs ont également noté que l'infection changeait au cours du temps. Par exemple, pour la toux, les troubles de l’odorat et les troubles du goût, le nombre de personnes rapportant ce problème diminue progressivement au cours du temps. Pour la fatigue, il ne change pas, mais il augmente pour la perte de cheveux. 

Les chercheurs ont remarqué par ailleurs qu’un an après le début des symptômes, 60% des patients rapportaient un impact très important de la maladie sur leur vie personnelle, professionnelle et sociale.

Cette étude est la première à décrire la dynamique, jour après jour, des symptômes du Covid long. Ces résultats permettent d’éclairer la physiopathologie de la maladie. Ils permettent d’identifier, parmi l’ensemble des manifestations complexes et hétérogènes du Covid long, celles qui sont davantage liées aux séquelles de la maladie aiguë (dont les symptômes diminuent au cours du temps) et celles liées à d’autres mécanismes, que ceux-ci soient immunologiques, psychosomatiques, ou encore inexpliqués. De nouveaux travaux sont en cours au sein de la cohorte ComPaRe Covid long pour identifier des marqueurs (autant biologiques que cliniques) de l’évolution des patients vers une trajectoire de symptômes donnés.


Virginie FAUROUX

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