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"Dernière vague" du Covid-19 : quelles raisons d'y croire ?

Publié le 4 janvier 2022 à 17h40, mis à jour le 5 janvier 2022 à 12h30
JT Perso

Source : TF1 Info

ESPOIR - Le ministre de la Santé a déclaré devant les députés ce lundi que la vague de contaminations au Covid-19 que connaît le pays sera "peut-être la dernière". Une prévision optimisme qui appelle à la prudence.

Olivier Véran a voulu débuter l'année avec un message d'espoir. Ce dimanche 2 janvier dans les pages du JDD, le ministre de la Santé a estimé que la cinquième vague que connaît actuellement la France sera "peut-être la dernière". Un pronostic qui a fait la Une de l'hebdomadaire, avant d'atterrir dans l'hémicycle. Devant les députés, le ministre qui pilote la réponse du gouvernement à l'épidémie de Covid-19 a répété sa prévision ce lundi. 

Une posture similaire à celle de l'épidémiologiste en cheffe du Danemark, qui s'est montrée particulièrement optimiste. Ce lundi, Tyra Grove Krause a même annoncé "la fin de la pandémie dans deux mois". Mais sur quoi s'appuient ces autorités sanitaires ? 

Un virus qui contamine sans faire de formes graves

Certains signaux sont effectivement plutôt rassurants. À commencer par la nature même du variant Omicron. Initialement repéré en Afrique australe, il est très rapidement devenu majoritaire en France. Or, cette mutation présente "des différences extrêmement importantes" par rapport à ses prédécesseurs, comme l'a souligné Bruno Lina ce lundi sur notre antenne. Virologue et membre du Conseil scientifique, il rappelle qu'avec une dizaine de mutations en plus que les variants Alpha ou Delta, Omicron représente "un pas évolutif important". "Le virus ne se comporte plus exactement comme l'ont fait tous les autres jusqu'à présent". D'une part, il se propage plus vite, le mode de transmission par micro-gouttelettes étant pus important. De l'autre, il a tendance à toucher les voies aériennes supérieures et moins fréquemment les voies pulmonaires

De quoi rendre Omicron plus contagieux, mais moins virulent. Toutes les dernières données semblent le confirmer. Dernièrement, c'est l'agence sanitaire britannique qui a observé que les personnes contaminées avec Omicron ont entre 50 et 70% moins de risque de développer une forme grave que celles touchées par Delta. La durée d'hospitalisation est également moins longue et les patients nécessitent moins d'oxygène.

Les experts prédisent une immunité collective

Nous sommes dons désormais face à un virus plus transmissible, mais moins dangereux... De quoi renforcer l'immunité collective. C'est en tout cas ce qu'a noté Monica Gandhi. Immunologiste à l'Université de Californie, elle espère, elle aussi, dans les pages de Bloomberg le "début de la fin de la pandémie". Citant une étude menée à Hong Kong, cette médecin à San Francisco s'est félicitée que les personnes vaccinées et infectées par Omicron semblent générer une très forte réponse immunitaire, même contre d'autres mutations du virus. 

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Omicron pourrait dès lors servir de bouclier contre de précédents variants et de futures mutations plus virulentes. La population ferait alors face à un virus bénin, dont on se protège à la manière de la grippe. L'immunologiste Ali Ellebedy, de l'Université de Washington à St. Louis, prédit ainsi auprès d'Associated Press que "celui qui contractera le Covid-19, restera à la maison deux à trois jours et puis pourra passer à autre chose". Un constat partagé par Bruno Lina qui, sur LCI, espère que "les virus qui suivront ne descendront pas du virus initial de Wuhan, mais d'Omicron". La France devrait alors basculer vers un "virus saisonnier".

Le doute persiste

Vigilance cependant. "Ce n'est qu'une hypothèse", du propre aveu de Bruno Lina. Si elle est portée par "toute une série d'indicateurs et de marqueurs", elle ne représente que "le meilleur scénario". Le meilleur, et non le seul. Comme le confie le virologue lui-même, "on peut avoir à un moment donné un autre virus qui va arriver ailleurs et rebattre les cartes".

Omicron n'est pas une "évolution finale d'un Pokémon", a également ironisé Ryan Gregory. Arguant que le virus "continue de muter rapidement", ce professeur de biologie de l'évolution à l'Université de Guelph au Canada appelle à se préparer à l'éventualité de "nouveaux variants". Des virus qui pourraient notamment venir de pays moins vaccinés, où le Covid-19 circule activement... Car si la France pourrait bel et bien connaître sa dernière vague, elle ne peut s'isoler du reste du monde, où les variants continueront à circuler. Il est donc trop tôt pour affirmer avec certitude que 2022 sonnera la fin de la pandémie. 

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Felicia SIDERIS

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